Selon Slimane Benaissa, commissaire du FITB (Festival international du théâtre de Béjaïa), il ne sera pas délocalisé de son lieu de déroulement habituel. De la capitale des Hammadites qu’il l’abrite depuis des années, il ne sera pas déplacé, et encore moins revenir à Alger, là il a vu le jour il y a une douzaine d’année. Benaissa, retenu malgré lui en France pour raison sanitaire due à la Covid-19, reste confiant quant à regagner le pays au plus vite.
C’est pourquoi le commissaire du FITB s’est entretenu par téléphone avec l’APS, à propos de ce qui se dit dans les coulisses du festival de Béjaia et de son devenir. L’homme des tréteaux balaie catégoriquement la rumeur qui fait état du délogement de ce festival de Béjaïa, arguant que ceux qui sont derrière ce colportage de fausses informations doivent avoir certainement des arrière-pensées politiques. Pour l’auteur de Babor ghraq, il n’est aucune raison que Béjaïa soit soustraite à ce festival, qui lui revient de façon méritoire.
De ce fait Béjaïa, pour lui, a toutes les faveurs pour continuer à l’accueillir d’autant, déclare-t-il, cette ville au passé civilisationnel, culturel et historique possède « tous les atouts requis pour abriter ce festival de façon pérenne. De par son ouverture maritime, elle est comptoir d’échange avec les peuples méditerranéens. De plus, avec son université aux capacités pédagogique pour près de 45.000 étudiants, son tissu industriel développé, n’en démord pas sur le volet culturel. Les mordus des planches sont aussi parmi les ouvriers et les cadres qui fréquentent tous les espaces où la culture rayonne. Comme ce beau théâtre qui domine les hauteurs de la ville où la tradition théâtrale est ancrée depuis toujours, qui enregistre une fréquentation des plus appréciables tout comme elle est particulière à la maison de culture ou encore la Cinémathèque. D’autres infrastructures culturelles sont aussi essaimées à travers le territoire de la wilaya comme une foultitude de salles de conférences. Tout un foisonnement de structures adéquates à une multitude d’actionnariat culturel que Benaissa qualifie d’équipement professionnel. Il estime donc qu’ « en soi, la ville de Béjaïa et sa région offrent une belle image de carte postale pour les troupes théâtrales, lesquelles, à chaque fois, repartent, au bout de leur voyage, gonflées d’admiration et d’enthousiasme ».
Le grand homme de théâtre enchaine sur ce qui fait mouche à Béjaïa, qui de par sa nature, ouverte sur la mer, fait de ses habitants des gens aussi ouverts d’esprit, amoureux de la culture, qui évoluent dans leur ville comme un poisson dans l’eau, culturellement et artistiquement, dans un rendu exceptionnel à leur ville natale. Béjaïa qui a vu naître et grandir en son giton des artistes de renom, dont la réputation a dépassé nos frontières. Et justement le 4e art n’est pas en reste. Car il a ses comédiens et son public propres. N’est-ce pas alors méritoire pour que la région ait son festival et le garde ? Pour preuve irréfutable les dix dernières éditions qui ont bien marché et qui ont leur succès, comme attendu et surtout travaillé. La dernière version remonte à février 2020, celle là encore qui n’a pas dérogé à l’audience gagnée et ce malgré une situation sanitaire qui annonçait déjà ses premiers prémices ; d’où un budget restreint pour cette manifestation. Dans cette optique, l’édition prochaine selon Benaïssa qui se fait prudent en déclarant : « Tout dépendra de l’évolution de la pandémie », avec ce clin d’œil encore plus prévoyant : « Certes, il y a la vaccination qui a commencé et qui augure un retour normal des choses dans le pays, mais nous dépendons aussi de la situation des pays des troupes que nous inviterons ». Le commissaire du FITB reste néanmoins optimiste.