La culture en floraison. La voilà revenue timidement mais assurément. Après un confinement qui persiste encore dans quelques espaces et en ses quelques expressions. Mais le virtuel étant toujours là, à la rescousse, les artistes vaquent à leur passion cahin-caha. Une activité revenue embellir une ambiance morose qui aura duré près d’une année, en raison de la pandémie du coronavirus. La vie culturelle reprend ses droits de cité, en retrouvant ses repères, en respectant ses marques, et en invitant à des voyages théâtraux, picturaux et musicaux. La longue halte observée par les gens de l’art a fait ressentir un vide que l’on ne soupçonnait pas lorsque les espaces artistiques étaient emplis, actifs et foisonnants, même s’il y a beaucoup en matière de production qui en temps normal n’en est pas à son summum, comme cela se déroule par ailleurs, nantis à une vie culturelle intense.
Chez nous, les salles de cinéma, aux portes toujours closes, se sont réduits en peau de chagrin, en nombre et en qualité de diffusion de films. Un recul par rapport aux années 1970, où les salles obscures s’illuminaient d’un public averti qui savait regarder, apprécier et critiquer un film. Que de fois jusqu’à fin 1980, des files d’attente ont-elles été observés devant la cinémathèque ou d’autres salles emblématiques de la capitale et dans d’autres grandes villes du pays ? Avec des rétrospectives faites aux cinémas mondiaux, aux acteurs et aux réalisateurs. Un régal pour les yeux et une occupation instructive et ludique. A présent, avec la crise sanitaire qui n’arrange pas les affaires du 7e art chez nous, et qui accentue cette autre crise culturelle, il est bel et bien perdu toutes les belles et bonnes habitudes d’aller regarder un bon film sur grand écran, unique visionnage, inégalable, irremplaçable. Des dizaines de ces salles ont été perdues, malgré une volonté de remettre par la tutelle sur les rails un secteur moribond, rien n’y fait. Un recul sensible que seules les anciennes générations peuvent connaître et vivre. Ces salles cédées au privé sont devenues des lieux de consommations de sandwichs et de boissons gazeuses et les projections ne concernant que la vidéo.
Un mal qui ronge encore un domaine qui a brillé en son temps. Aujourd’hui, le Net vient à l’appui pour proposer des films cultes pour les connaisseurs et les nostalgiques, y compris des productions du cinéma national. Cinéthématique s’est substitué sur le petit écran au ciné club qui fait la gloire du 7e art national et mondial à travers la petite lucarne. Une émission hebdomadaire sur la chaîne publique Canal Algérie qui propose une réconciliation avec le cinéma algérien. En attendant, il est espéré la réouverture et des programmations sérieuses dans les salles de cinéma devenues salles de spectacles surtout en ces veillées de Ramadhan qui est nos portes, même si celles de l’an dernier se sont tues à cause de la Covid-19. Parce que les galeries d’art, les musées ont déjà accueilli le public, qui ont rouvert avec l’observation strictes des mesures barrières, sont un signe positif pour la suite des autres espaces qui ont aussi besoin de s’animer un tant soit peu, pour apporter un peu ce souffle de vie qui manque tant.