Depuis samedi dernier, 30 janvier et jusqu’au 4 février prochain, la villa Abdelatif ouvre ses espaces aux artistes plasticiennes et à leurs œuvres. Celles qui ont reçu le Prix du Président de la République des jeunes créateurs Ali-Maâchi en son édition 2020.
A l’origine de cette exposition l’Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC). Cette institution a donné l’occasion aux trois artistes primées dans la catégorie arts plastiques, en l’occurrence Nour El Houda Choutla, Chadia Derbal et Abla Ben Chaiba d’exposer leur savoir-faire. Avec au bout de la dextérité de leurs doigts la beauté et l’authenticité. Celles qui nous renvoient leurs émotions extirpées de leurs villes respectives, invitant à une pluralité culturelle. Elles peignent la quotidienneté dans tous ses aspects de vie, apportant cette touche originelle à travers des spécificités patrimoniales et pittoresques, pour chacune des contrées à découvrir dans la perception des ces femmes qui ont choisi la peinture pour nous les conter. Il est parmi ces œuvres, celles qui s’en sont allées par monts et pas vaux, rapporter les senteurs colorées du continent noir. Les expériences picturales titillent rêves et souffrances des Africains, dont le quotidien tente d’émerger des guerres, des conflits, des maladies et de la famine. La jeune autodidacte de Bou Saâda, Nour El Houda Choutla, invite à un sens artistique aigu qu’elle a su perfectionner depuis sa toute première participation à une exposition. Nous sommes en 2008, une exposition locale et contre toute attente, vu son manque d’expérience, lui fait remporter le 1er Prix, qui la propulse en avant pour prospecter plus encore dans cette voie. Elle qui a côtoyé des artistes plasticiens locaux dont elle apprendra énormément sera une habituée de.
L’Atelier d’Etienne Dinet, à Bou Saâda, sa ville natale. Comme une jolie prémonition à son choix et son itinéraire d’artiste née dans un milieu favorable à ses penchants picturaux. Ainsi à la Villa Abdelatif, les toiles de l’artiste sont empreintes de vie, de vivacité dans des panoramas où évoluent allègrement les habitants de cette ville des portes du Sud. Chaudes et colorées, les formes dessinées dans des tenues traditionnelles, des objets artisanaux, des signes architecturaux et monde environnemental, propres à cette région. Nour El Houda, à cette nouvelle apparition, emmène le visiteur en voyage pour lui faire marquer une escale africaine à travers la femme. C’est cette œuvre qui la verra récompensée du 1er Prix du Président de la République pour les jeunes créateurs Ali-Maâchi. Un enrichissement à un jeune cheminement pour cette jeune artiste qui aime à apprendre, à découvrir et expérimenter de nouvelles voies en multipliant dans cette optique de l’apprentissage, plusieurs expositions en Algérie et également en Egypte, Jordanie, France et Allemagne. Nour El Houda a mis son talent au service de la création.
Talent avéré
Une autre artiste venue faire montre de ses aptitudes artistiques remarquables, Chadia Derbal, native de Tébessa. Cette deuxième lauréate du prix du Président de la République est universitaire mathématicienne de son profil. Pourtant, l’art est venu se greffer à sa formation. Elle a choisi de peindre l’univers de l’enfance. Elle exprime dans ses tableaux qui ornent une autre galerie de la villa Abdelatif, elle laisse entrevoir les maux qui taraudent les enfants, les maux qui les font souffrir. Enfin, bref, sa manière d’entrevoir cette catégorie vulnérable de la société. Talent et raffinement dans des peintures à l’huile avec lesquelles la jeune artiste dépeint les refuges d’une enfance sacrifiée. Des situations dramatiques savamment retransmises dans le tableau primé. L’artiste dit avoir ce penchant pour l’art pictural depuis sa tendre enfance. Et en cheminement professionnel, elle arrive à affiner son travail, en diversifiant les thèmes et les outils pour les présenter soit au crayon, soit sur verre. Chadia Derbal a réuni pour cette exposition des tableaux très parlants comme dans le titre « Cauchemars de la guerre », où l’enfance vit sous les bombardements. Travail qui lui a valu ce second prix.
Le troisième prix du Président de la République, Ali Mâachi, se nomme Abla Benchaiba. Cette artiste vient de son Batna natal, pour faire montre d’une collection dite classique dans la peinture. Elle réussit dans le portrait qu’elle dédie à des figures historiques, emblématiques algériennes à l’image de celle de l’Emir Abdelkader. Mais aussi à des personnes lambda comme « un cireur de chaussures à Alger pendant l’ère coloniale. C’est cette toile qui a décroché le 3e prix, précisément. La jeune artiste est une habituée des distinctions, dont le 3e prix au Concours graphique en 2018. Une belle issue que ce firmament puisque Abla est née d’une famille d’artistes et a été admise à l’Ecole des beaux-arts d‘Alger, spécialité céramique, pour perfectionner ses aptitudes et son inspiration.