Le féminicide. Un mot actuel qui revient à la mode. Qui fait mal, qui torture, qui prend à la gorge, qui étouffe. Parce que c’est un mal, presque incurable devant le manque d’efficacité du remède qui a tardé à se manifester, d’abord inexistant puis timidement introduit envers ceux qui sont à l’origine de ce phénomène qui gagne le monde et n’épargne pas notre société non plus. Les victimes sont des femmes, de tout âge, de tout profil et de tout environnement. Des femmes battues, agressées, violées et humiliées parce que pas défendues, dont la douleur est ignorée, négligée, voire banalisée. Le droit de frapper une femme impunément a longtemps sévi avant que les pouvoirs publics ne décident de lever le petit doigt pour arrêter cette hémorragie qui laisse handicapées, orphelins, à la rue et à la détresse, une cinquantaine de femmes à ce jour l’an dernier sont dénombrées par les services de police.
Des statistiques déjà enregistrées l’année d’avant, en 2019. Un fléau qui a détruit foyers, familles et la société entière. Une situation qui empire selon les crimes commis à l’encontre des femmes par leur mari notamment. Mais aussi des pères, des frères, des amis ou même des inconnus dans la rue. Agressions caractérisées. Multiples. Graves. Répétitives. Des plaintes avant le drame qui emporte des vies ? Non ! Nullement. La peur, les menaces, la honte, la crainte des qu’en dira-t-on, le tabou, l’amour des enfants sont autant d’empêchements qui font renoncer aux victimes de dénoncer leurs conjoints. Des suites subies après un divorce, une répudiation, le rejet de la famille, le manque ou l’absence de ressources, quand le père déjà ne s’acquitte pas de sa pension alimentaire qu’il est tenu de verser… Combien de cas ont atterri dans des associations chargées de la défense des femmes, des personnes vulnérables qui ont osé franchir le pas pour se réfugier avec d’autres cas et dont on cache la présence de peur que le père ne vienne les chercher là-bas. Car, ce sont des situations qui ont été vécues par ces collectifs de femmes qui ont accueilli ces femmes avec enfants.
Les portes sont closes et au portail, on ne répond pas. Instructions fermes pour se protéger de toute menace, se prémunir contre tout intrus. Il aura fallu des reportages, des documentaires passés à la télé, réalisés par les médias pour que les choses bougent. Alertent sur ces cas que l’Etat n’a jamais défendus, pourtant écrits noir sur blanc dans toutes les constitutions. Il aura fallu des dénonciations, des cris d’alarme pour faire retentir à bon escient la sonnette d’alarme que les services de sécurité, les premiers à intervenir quand c’est souvent trop tard, viennent à la rescousse, classent ces agressions meurtrières dans la catégorie des crimes. Et que par là même, les interventions ont été mise en œuvre. Vote de lois à l’APN, qui dans le plus minime des cas, juge et condamne une agression verbale déjà en appliquant les plus lourdes sanctions à l’encontre des agresseurs. Mise en application ? Il n’y aucune information la dessus, lorsqu’on sait qu’en cas de divorce déjà, une loi a été promulguée pour que le conjoint cède l’appartement à sa femme avec enfants est rarement appliquée. Les coulisses de la justice le laissent entendre.
L’Etat a décidé de protéger femme et enfants, ou femme tout court. Les dénonciations sont légion et les victimes s’agacent et ne comptent plus se taire. Et les menaces sont les mêmes. Le dernier exemple hélas nous vient hier de cette journaliste tuée par son mari, en attendant ce que l’enquête va révéler, il n’y aucun mot pour qualifier cette disparition tragique, et aucune justification quelle qu’elle soit sur les raison qui ont provoqué un tel drame. Car, il a eu mort de femme.