Le TNA (Théâtre National Algérien) Mahieddine-Bachtarzi reprend vie. Depuis la réouverture des salles de théâtre, l’ex-Opéra d’Alger rebondit avec de belles initiatives.
Entre concours et représentations, il y a de quoi occuper l’actualité théâtrale. De l’animation en perspective et pour les gens des tréteaux et pour les fanas du 4e art. Ainsi le TNA poursuit sa diffusion de spectacles sur sa plateforme numérique, même s’il est “prêt à accueillir le public, dans le strict respect des mesures sanitaires contre la propagation de la pandémie du Covid-19. D’ailleurs, cette initiative a déjà vu la programmation de nouvelles productions sur la toile depuis les premiers jours du confinement.
Dimanche dernier, le concours virtuel de la “Meilleure interprétation théâtrale” a livré tous ses secrets. C’est en juillet dernier que cette manifestation a vu son lancement pour marquer le 58e anniversaire du recouvrement de l’Indépendance et la fête de la jeunesse. Une opération qui a eu une adhésion remarquable avec la participation d’une dizaine de candidats issus d’une dizaine de wilayas. Ces participants ont envoyé au jury du TNA des enregistrements vidéo dans lesquels ils ont rejoué des extraits des pièces “Si Kaddour el mech’hah”, “El guerrab wes’salhine”, “El Adjwed”, “El Bouaboun”, “Rih semsar”, “Kalou laârab kalou”, “Ech’chouhada yaoudoun had el ousboue” et “Hafila tassir”. Les distinctions des lauréats sont dotées des sommes de 100.000 DA pour le premier prix, 60.000 DA pour le deuxième et 30.000 DA pour la troisième place. Et les lauréats sont aujourd’hui connus : il s’agit de Tiziri Benyoucef de Tizi Ouzou et Ahmed Brik Chaouch de Boumerdès. Les deux candidats ont su mener à bien leur participation en recevant chacun le premier prix pour leurs interprétations de l’un des rôles dans les pièces “Ech’chouhada yaoudoun had el ousboue” et “Hafila Tassir”, respectivement. Le second prix a été remis à Amar Saber de Tizi Ouzou pour sa reprise de l’un des rôles dans la pièce “Hafila Tassir”, alors que la troisième place a été obtenue par Bariza Saidi de Batna pour sa reprise de l’un des rôles dans la pièce “Si Kaddour El Mech’hah”.
Une vingtaine de candidats inscrits à ce concours, organisé dans le cadre du programme virtuel du TNA qui s’est astreint, à l’instar de tous les autres établissements culturels, au strict respect du protocole sanitaire en vigueur contre la propagation de la pandémie du Covid-19, ont choisi de rendre le rôle de l’un des personnages distribués dans huit pièces qui ont le plus marqué l’histoire du Théâtre algérien. Et le TNA toujours, a vu ce même dimanche diffusée la pièce de théâtre “Axxam nnegh” (Notre maison) sur sa chaîne YouTube. Il s’agit d’un mélodrame qui met à nu la mise à l’écart de la vie des personnes du troisième âge dans les maisons de vieillesse. Okbaoui Cheikh est l’auteur et le metteur en scène de ce spectacle produit à la fin de l’année 2020 par l’association culturelle “Forsane Errok’h” pour les Arts de la scène d’Adrar, en collaboration avec le Fonds d’aide à la création artistique et littéraire du ministère de la Culture et des Arts. Originaire d’Adrar, l’auteur dont les travaux ont plusieurs fois été primés, compte à son actif huit pièces en Tamazight sur la vingtaine de travaux qu’il a mis en scène dont “l’Amour interdit” (2008), “le Mur” (2013), “Azzouzen”, (2015), prix de la meilleure recherche théâtrale au Festival de Babel en Roumanie, ou encore “Jules César” (2016).
La pièce dont la scénographie est signée Cherif Bencherif, met en scène quatre personnes âgées. Les rôles sont campés par les comédiens Kenza Talbi (Louiza), Sofiane Mihoub (Zouhir), Malek Fellag (Idir), et Hamza Mechmeche (Saber). En 87 mn, le parcours de vie de ces acteurs met à nu les raisons qui les ont contraints à l’isolement dans une maison de vieillesse. Le personnage Amazigh Bouakline, est ce médecin mis au défi par la direction de l’établissement d’amener un vent de jeunesse dans la vie des quatre pensionnaires malheureux. Il a pour mission de semer en eux l’espoir et un mieux-être sous peine de démolir l’hospice et le transformer en projet de construction d’une autoroute. Au décor minimaliste fait de pantalons transparents renvoyant aux parcours de vie corrects et réguliers des vieillards abandonnés et quelques accessoires (table, chaises et lit)., le spectacle a été bien rendu par une atmosphère adéquate à la sémantique de chacune des situations, proposées dans pénombre et plein feu comme pour symboliser les états d’âme en souffrance des personnages. Adel Ouahab, concepteur de la bande son, a de son côté su illustrer les émotions des comédiens, à travers la reprise d’extraits de chansons nostalgiques renvoyant à l’âge tendre de la jeunesse et quelques chansons festives du patrimoine ou de thèmes rythmiques.