Beaucoup d’Algériens qui font attention aujourd’hui à leur santé, et de plus en plus versés dans le bio comme on dit, ont toujours préféré la viande locale à celle importée. Celle-là même qui est venue en appoint à la production nationale pour tenter de pallier un manque. Surtout à la veille du mois de Ramadhan où la demande se fait plus sensible pour sa consommation, voire même sa surconsommation en pareille période. Et ce, malgré les appels de plus en plus pressants à la sobriété des nutritionnistes et des médecins pour la dangerosité de cette viande rouge, connue pour être à l’origine de plusieurs maladies dont le cancer, démontrée dans des études scientifiques. Une situation sur laquelle les spécialistes alertent sans ménagement appelant à se nourrir de légumes et de fruits, de viande blanche, plutôt que la viande rouge. Et justement avec cette viande importée, les ménages aux maigres ou moyens revenus ont été de ce fait aidés dans leur pouvoir d’achat, pouvant en période de fête se permettre de manger de la viande rouge. Mais cette dernière aujourd’hui, voit son gel à l’importation par les pouvoirs publics.
Décision prise au dernier trimestre de l’année écoulée et qui vient apporter un soulagement de ces consommateurs qui la boudent car ils lui ont toujours préféré la locale, de bien meilleure qualité nutritionnelle malgré sa cherté. Ce sur quoi justement avaient à l’époque du début des importations avaient appuyé les décideurs, vantant le fait qu’elle soit halal évidemment, de qualité aussi et surtout bien moins chère. D’ailleurs, n’est-ce pas qu’une autre expérience avait été menée pour les fêtes de l’Aïd el Adha avec les mêmes arguments pour sa consommation par les ménages à la petite bourse.
L’époque des moutons venus d’Australie avait défrayé la chronique quoique vécue par les Algériens qui en ont égorgé pendant deux ou trois ans, pour voir enfin disparaitre ce cheptel venu d’ailleurs. Et la viande rouge aura connu d’autres péripéties, comme celle qui a vu notre cheptel diminuer, ou fait l’objet d’exportation au noir chez les pays voisins, on parle même de la fin des années 1980, vers 89, où les Marocains échangeaient leurs jeans contre nos moutons ! Ou encore ces dernières années qui ont enregistrés des cas de mouton à la viande avariée, révélée dès le sacrifice et visible à l’œil nu, décolorée et boursouflée. On avait mis cela sur le compte d’un élevage gavé d’aliment non naturel. Et aujourd’hui même avec tous les problèmes rencontrés par les maquignons qui crient à l’indisponibilité de l’aliment de bétail cédé au prix fort, une réclamation devenue leitmotiv depuis, on passe crise financière oblige, impactée par l’autre crise sanitaire due à la pandémie de la covid 19, on arrête les importations. D’aucuns diront tant mieux, d’autant que l’argument des frais engagés en devises permet une économie de 200 millions USD un argent préservé annuellement. Arguant par là même, vouloir protéger la production nationale. Un gel de ces viandes fraîches et congelées qui n’a pas eu d’incidence sur le marché national. Parole de nombreux opérateurs de la filière. Et d’appuyer que le marché national est suffisamment approvisionné par une production locale conséquente et les prix ont même enregistré une baisse relative. Des assurances qui attendent concrétisation quant aux incidences sur les consommateurs, d’abord et surtout.