L’année 2020 qui s’achève aura été des plus éprouvantes, tant sur le plan social qu’économique. Algérie fait face à une crise multidimensionnelle, fortement impactée par la crise sanitaire qui touche, néanmoins, le monde entier. Mise à part quelques secteurs qui tirent leur épingle du jeu, la plupart de ceux liés à l’industrie, biens et services vivent une année chaotique, ajouté à cela un manque de liquidités, dû, principalement, à une baisse drastique des réserves de change et des rentrées d’argent très réduites.
Le ministre de l’Énergie Abdelmadjid Attar vient de dévoiler l’étendue de la situation alarmante que traverse le pays, conséquente à la crise sanitaire et qui a vu les recettes pétrolières s’amenuiser. Il a expliqué qu’ « en 2020, les exportations algériennes de gaz et de pétrole, ont connu une très forte chute ».
Selon un communiqué de l’APN, rendu public, le ministre a fait savoir que « les exportations d’hydrocarbures de l’Algérie allaient se stabiliser autour de 22 milliards de dollars en 2020, en très forte baisse de 33% par rapport à 2019 et que la production algérienne des hydrocarbures a reculé de 8% en 2020 à 143 millions de tonnes équivalent pétrole (TPE), et les exportations en volume sont de 82 millions de tonnes équivalent pétrole ».
Pour ce qui est de la fiscalité pétrolière, qui alimente les principales caisses de l’Etat, le ministre a déclaré qu’ « elle devrait atteindre 1850 milliards de dinars alors que la consommation interne d’hydrocarbures avoisinerait les 60 millions de tonnes équivalent pétrole ».
Ila souligné que le prix du baril de Brent, a fortement baissé fin avril dernier, pour descendre sous la barre des 20 dollars, puis redressé, grâce aux mesures et dispositions prises par les pays de l’Opep, ainsi que par l’annonce de l’arrivée des vaccins anti-Covid et l’entame des campagnes de vaccination dans certains pays.
Ainsi, l’année précédente « la balance commerciale de l’Algérie a connu un déficit de 6,11 milliards de dollars en 2019, contre un déficit de 4,53 milliards en 2018.les exportations algériennes ont reculé de 14,28% par rapport à 2018, passant de 41,79 milliards de dollars à 35,82 milliards de dollars ».
Dans une interview accordée à un média national, ce week-end, le ministre de l’énergie a alerté sur les difficultés liées à cette situation de léthargie, précisant que « si la quarantaine n’est pas levée dans les pays du monde, il est impossible que le prix du pétrole dépasse 60 dollars ».
Sur un autre registre, Il a laissé entendre sur le plan de l’exploration qu’ « Il y a des découvertes de gaz en Méditerranée orientale qui créeront une concurrence pour nous ».
S’agissant des carburants, le ministre a expliqué qu’en 2020, nous avons importé 677 mille tonnes de diesel ». En ajoutant que « nous continuerons d’importer du diesel jusqu’à ce que l’installation de raffinage de pétrole de Hassi Messaoud soit prête ». S’agissant de l’essence, il a indiqué qu’ « partir de 2021, nous arrêterons d’importer de l’essence sans plomb ». Ceci dit, le ministre estime, en outre que « les gros consommateurs et les dépensiers doivent trouver le prix réel ».