Le patrimoine mondial compte de plus en plus avec la richesse immatérielle de l’Algérie. Ce sont pas moins de sept biens culturels que recèle notre pays qui sont inscrits sur la liste prestigieuse de l’Unesco (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture). Le patrimoine culturel immatériel est une catégorie du patrimoine issue de la “convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel” adopté par l’Unesco en 2003.
Mercredi dernier, le couscous est venu allonger ce listing culturel de l’humanité à l’échelle universelle. Une initiative de l’Algérie pour les pays de l’Afrique du Nord à laquelle se sont joints la Tunisie, le Maroc et la Mauritanie. Déjà en 2008, le chant du Gourara qu’est l’Ahellil, mis au jour par l’anthropologue Mouloud Mammeri a été inscrit à ce patrimoine culturel mondial de l’humanité. C’est ainsi, le premier bien culture pour l’actif de notre pays à y figurer sous l’impulsion du chercheur Rachid Bellil. C’est un pan de notre identité nationale représentée par une poésie chantée accompagnée de danses qui animent les cérémonies de fêtes religieuses célébrées dans cette région du sud, Timimoun dans la wilaya d’Adrar. Puis quatre ans après, en 2012, le costume nuptial de Tlemcen est retenu pour être proposé par notre pays au classement dans le cadre des rites et savoir faire artisanaux. Retenu ! Un an après, l’inscription du pèlerinage annuel au mausolée de Sidi Abd El Kader Ben Mohamed dit Sidi Cheikh est suggérée par Ahmed Ben Naoum, chercheur.
Un autre point inscrit pour l’Algérie e 2013. Sur la même lancée, la même années , l’Algérie vient prendre part avec un premier dossier multinational inhérent à la musique ancestrale de l’Imzad, instrument et complainte exclusivement fabriqué et interprété par les femmes touarègues du grand sud, comme cela se passe aussi au mali et au Niger. Un dossier ficelé par le Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (Cnrpah) et l’anthropologue Badi Dida. Encouragé par ces inscriptions patrimoniales, notre pays va pour le sud encore mettre au diapason, en 2014, une autre tradition culturelle la sebeiba, la fête de l’Achoura célébrée au nord, qui revêt une autre intonation identitaire et culturelle dans le grand sud, à Djanet plus précisément. Cette fête singulièrement animée et qui rassemble les populations des contrées voisines qui y font le déplacement pour marquer cet événement dans son essence historique aussi.
L’institution onusienne reçoit favorablement cette nouvelle inscription à laquelle vient dans sin sillage, une autre dédiée au Sboû de Timimoun qui célèbre la fête du mawlid ennabaoui écharif à son septième jour, au cours de laquelle les populations convergent vers le Gourara, la zaouïa Sidi El Hadj Belkacem qui se trouve à Timimoun. Rachid Bellil vient de nouveau en faire la proposition, nous sommes en 2014. Un autre classement encore porté à la tribune de l’Unesco, celui des savoirs et savoir-faire des mesureurs d’eau des foggaras du Touat-Tidikelt (région d’Adrar). Et ce dernier a été également classé en 2015, sur la liste du patrimoine immatériel nécessitant une sauvegarde urgente, comme l’a soumis le ministère de la Culture. A noter que l’Algérie a aussi soumis la musique raï au classement cette année en même temps que le couscous qui vient d’être porté sur la liste de l’Unesco, mais a dû ajourner cette proposition pour le soumettre ultérieurement , afin d’étoffer le dossier de cet élément du terroir local , exporté dans le monde par ses ambassadeurs Khaled Hadj Brahim et Cheb Mami.