Les zones d’ombre que l’Etat a la ferme détermination de prendre en charge et d’en éradiquer tous les manquements à une vie décente, digne et citoyenne à part entière, sont bel et bien une réalité dans laquelle continuent de s’enliser des populations entières. Elles qui évoluent quotidiennement dans le dénuement, le manque et la difficulté. Car, il faut aller vers ces contrées lointaines, fouler leur terre, leur parler, les écouter surtout, pour prendre le pouls d’un développement à la traîne sinon quasi inexistant. Le recensement de ces populations coincées certes pour les âmes enflammées, entre monts et merveilles, est loin de l’être pour les autochtones pour qui cet émerveillement a un tout autre nom, est d’un autre goût, celui de l’amertume, de l’éloignement, de l’isolement. De l’abandon presque.
Le sentiment relevé dans les propos amers, les mots las et les témoignages poignants, que ces citoyens résument, de leur vie, vécu et existence. Nichés dans un cadre de vie des plus insalubres, des moins nantis, ces villages, ces hameaux, et même ces communes sont repus aux réclamations, aux revendications, aux manifestations pour un regard de la centrale sur leurs doléances auxquelles des promesses sans lendemain font écho, sans jamais parvenir à la bonne adresse. Sourde oreille, jusqu’au dédain parfois, lenteurs bureaucratiques, ont été le lot depuis toujours de ces habitants au quotidien qui rebute le plus enclin à la persévérance.
Depuis toujours, ces populations ont vécu dans l’ombre. Elles qui en sont à pâtir encore de l’absence des plus petits éléments vitaux, nécessaires à un citoyen pour prétendre à effectivement, l’être ! En 2020, il est encore des Algériens, qui vivent du fruit de leur jardin, une autoconsommation à peine suffisante, tellement elle se fait fluctuante, hypothétique souvent par les diverses embûches qui se présentent à leurs efforts. Il est aussi des habitants coupés du monde faute de transport, qui connaissent des coupures de courant, quand ce n’est pas le gaz naturel qui ne leur est pas encore acheminé, étant encore à la merci de la butane qui se fait chère, rare, qu’il faut faire parvenir sur des kilomètre de piste, de route non carrossable, d’absence de moyens de locomotion à ces enfants qui rallient leur établissement scolaire à la force de leur pied et de leur jeunesse… Non ce n’est nullement exagéré. Ce n’est pas non plus amplifié. C’est juste vrai et pas une fiction inspirée de la réalité.
Les personnages sont justement à confondre avec des citoyens qui voient enfin une lueur au bout de la route qui mène vers eux. Et en cette année frappée par la crise sanitaire, la covid 19 a dénudé bien des zones d’ombre. D’où le rebondissement des pouvoirs publics. Et comme il n’est jamais trop tard pour bien faire, il serait heureux que sans l’ombre d’un doute, ces zones ciblées ne le soient plus pour longtemps. Pourvu que promesse et engagement soient tenus. Avec l’apport de tous ? En particulier ceux qui sont chargés d’appliquer les directives données par les décideurs ? C’est que ça craint ! La bureaucratie a la peau dure, dure, dure !….