Depuis sa mise en œuvre en 2005, l’accord d’association avec l’Union européenne a généré beaucoup de perte sur le plan fiscal qui est estimé à 2 milliards de dollars annuellement, en tout c’est 25 milliards de perte fin 2019, face à ce constat faut-il aller vers une révision de l’accord, ou bien une renégociation, ou tous simplement l’annulation de cet accord?
Selon Ali Bey Nasri, président de l’association nationale des exportateurs Algériens ANEXAL, le bilan actuelle est en totale déséquilibre ,” je pense qu’il est temps maintenant de passé à une deuxième génération d’accord qui soit plus conforme”.
Selon l’invité de la radio chaîne 3, il n’est pas possible actuellement de supprimer l’accord car l’Algérie est trop impliqué avec l’Union européenne sur beaucoup de secteur stratégique, mais il est nécessaire de revoir cet accord.
Selon le président de l’association des exportateurs, sur 11 années, les exportations de quatre pays de l’Union européenne vers l’Algérie (Allemagne, France, Espagne et Italie), se sont chiffrées à environ 250 milliards de dollars, contre à peine 14 milliards de dollars pour cette première. Ainsi, la mauvaise application de l’Accord d’association de l’Union européenne a, estime-t-il, amené l’État algérien à réclamer sa révision, sur la base du principe gagnant/gagnant. Il est temps, appelle M. Nasri, de revoir le contenu de cet accord, élaboré en 2002 qui selon lui, manquant d’équilibre à un moment où l’Algérie était confrontée à une situation politique extrêmement difficile. Dans ce sens, l’hôte de la Radio estime que l’Europe gagnerait à avoir une vision stratégique concernant l’approche de ses relations avec l’Algérie dans tous les domaines, et à ne pas s’en tenir aux seuls aspects commerciaux.
Pour réaliser cet équilibrage, M. Nasri a appelé à revoir les articles « pénalisants », à l’image de l’article 34 relatif à la compensation signifiant que si « on protège un produit, on est dans l’obligation de le compenser, ce qui n’a jamais été fait ». En 2010, rappelle-t-il, des suites d’une baisse importante de ses exportations, l’Algérie avait demandé un « deal » de trois ans, pour rendre son industrie plus compétitive mais, « rien n’a été fait ». Pour l’hôte de la radio nationale, le partenaire européen n’a pas donné à l’outil algérien l’occasion de se mettre à niveau.
Par ailleurs, M. Ali Bey estime qu’il n’est « pas normal » que l’Algérie n’exporte pas des services alors que, « notre voisin de l’Ouest exporte pour 8 milliards de dollars et celui de l’Est pour 5 milliards de dollars ». En contrepartie, indique l’invité de la Rédaction, tout récemment encore, « nous importions pour 15 milliards de dollars, entièrement à la charge de l’État». Ainsi, il est temps, indique M. Nasri, de faire un diagnostic stratégique avec l’UE et les experts algériens pour déterminer les secteurs à même de permettre de nous intégrer dans la chaîne des valeurs économiques régionales.
D’ailleurs, il a appelé à renégocier l’accord d’association avec l’UE relatif aux produits alimentaires dont l’Algérie peut prétendre recevoir des investissements et qui, pour le moment ne représentent qu’un pour cent de notre production agricole. L’hôte de la radio nationale estime en outre qu’il est impératif d’impliquer désormais le secteur économique productif national dans toutes les négociations qu’il entreprend avec des partenaires étrangers.