Les dernières précipitations, importantes dans des cumuls d’eau dépassant les 50 millimètres, si elles ont été bénéfiques au monde agricole et sont d’un grand apport aux barrages essaimés à travers le pays, il n’en est pas moins qu’elles auront occasionné de gros dégâts sur les routes et sur le vieux bâti. Accompagnées de rafales de vent qui ont atteint au nord du pays les 90 kilomètre/ heure, ces pluies ont fermé pendant des heures les routes nationales en Kabylie, des éboulements ont carrément obstrué les chemins et ont provoqués des chutes de pierres, de roches et d’arbres qui ont barré la route aux automobilistes.
Ces glissements de terrain ont heureusement épargné les vies humaines qui auraient pu être emportées sur ces tronçons qui voient chaque année à pareille saison hivernale, une dégradation des ouvrages d’art, des oueds déborder de leur lit, éléments somme toute naturels, qui ont ainsi perturbé le trafic routier. Situation rapportée par les caméras des télévisons nationales ces jours-ci, dans une impression de déjà vu, comme une dragée qui passe mal. Car c’est un état de fait récurrent à cette époque de l’année et qui donc aurait pu être évité, si les plus basiques des précautions avaient été prises. D’autant que l’Office national de la météorologie a émis une série de BMS, avec alertes à de fortes pluies sous orages, à des rafales de vent fort et chutes de grêle et de neige. Annonces qui ont sonné creux dans les institutions de l’Etat, en l’occurrence les collectivités locales, et bien sûr non suivies d’effet ! Un sans écho qui demeure encore malgré tant de dangers encourus et risques sur les vies et les biens. Des épisodes pluvieux qui ont quand même mis en péril des demeures et d’anciennes constructions, notamment dans la Casbah qui paie à chaque fois le plus de frais. Un patrimoine inscrit par l’Unesco il y a 28 ans et dont la réhabilitation tarde à se concrétiser pour moult raisons, mettant notamment en cause l’élément humain, derrière les lenteurs administratives, maintes fois dénoncées mais en vain. Et cette célébration de cette inscription au patrimoine universel a coïncidé avec ces menaces sur le bâti devenu vulnérable au fil des années et des hivers, qui en ont ébranlé les murs et les façades. Ce qui a fait intervenir le Premier ministre pour donner des instructions à l’effet de la prise en charge urgente et efficiente des travaux de restauration, de confortement et de réhabilitation de cette cité qui menace ruine malgré de nombreux effondrements qui sont à l’origine de pertes humaines à plusieurs reprises.
Le cœur de la capitale vit sous la menace constante d’accidents, surtout l’hiver venu. Ses habitants veulent croire en cette intervention en faveur de leur Médina mais aussi de leur préoccupation qui n’en est pas moins vitale. D’ailleurs nombre d’entre les familles touchées par ces risques ont été ou seront relogées. Un grand pas dans le chantier rénovation. En attendant, les intempéries sont encore là et y pourvoir semble être une autre paire de manches.