Après deux semaines de cours à distances, les étudiants rejoignent les bancs de l’université ce mardi 15 décembre, dans des circonstances exceptionnelles, en raison de l’épidémie (Covid-19) qui touche le pays, annonce le ministre de l’Enseignement supérieur Abdelbaki Benziane.
« A l’occasion du lancement de l’année universitaire 2020-2021, un protocole sanitaire “strict” a été mis en place, dans ce contexte, le ministre souligne que les étudiants seront répartis en groupe pour assurer, en présentiel, les cours et modèles essentiels, tels que les travaux pratiques. Les cours se dérouleront 12 semaine pour chaque semestre et le reste se fera par le biais du mode d’enseignement à distance» a indiqué le ministre de l’Enseignement supérieur Abdelbaki Benziane.
Le ministre a appelé la famille universitaire à conjuguer « ses efforts en cette conjoncture exceptionnelle afin de propulser l’université algérienne à la hauteur des attentes de la société ». D’autant que « 279.959 nouveaux étudiants se sont inscrits à titre exceptionnel dans les universités et instituts ».
Le ministre a souligné que ce type d’enseignement permettait « l’organisation de cours à distance et le respect des exigences du cursus et des programmes éducatifs, ce qui permettait ensuite de mener un certain nombre d’activités pédagogiques en fréquentation, ainsi que de réaliser un travail d’évaluation en adoptant un protocole de santé par délégation d’étudiants et en respectant les règles de protection et de prévention, tant au niveau des établissements d’enseignement supérieur ou dans les services universitaires ».
À cet égard, Benziane a avoué que le ministère a réalisé près de 90 % de ces plateformes pour l’ensemble des institutions universitaires, soulignant que ses intérêts sont dans la question de «surmonter les difficultés enregistrées dans l’application de ce type d’enseignement. Il s’agit d’une expérience relativement nouvelle et nous n’avons pas tous les critères nécessaires réunis pour la concrétiser, notamment en ce qui a trait à la connexion réseau vu le faible débit internet».
Le ministre a affirmé, en outre, que ce mode d’enseignement avait permis d’organiser les cours à distance et de parachever les programmes d’études, en sus d’organiser des activités pédagogiques en présentiel et d’évaluer les étudiants, dans le respect du protocole sanitaire, et ce à travers la répartition des étudiants en groupes, et l’application des mesures de protection aussi bien au niveau des établissements de l’enseignement supérieur que des structures des œuvres universitaires.
“Une expérience précieuse”
Le premier responsable du secteur a estimé que le mode d’enseignement à distance et en présentiel où le nombre des étudiants est limité, avait permis de clôturer l’année universitaire 2019-2020 dans des conditions “acceptables”, dans la majorité des établissements universitaires, de même qu’il avait permis aux établissements et à la famille universitaires, en tête de laquelle les enseignants chercheurs, d’acquérir “une expérience précieuse” en cette matière à travers la maitrise des approches pédagogiques et le développement de moyens et outils à l’image des plateformes d’enseignement et numériques, ainsi que l’adoption de nouvelles méthodes dans les relations pédagogiques entre enseignant et étudiant.
Relevant que le ministère a finalisé 90 % de ces plateformes relatives à chaque établissement universitaire, le ministre a indiqué que ses services s’apprêtaient à “remédier aux difficultés enregistrées dans l’application de ce mode d’enseignement, notamment ce qui a trait au principe de l’interactivité entre l’enseignant et l’étudiant, outre les questions liées à l’élargissement du réseau internet pour élever le volume de débit et ce en collaboration avec Algérie Télécom”.
De son côté, le Secrétaire général de l’Union nationale de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, affiliée à l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Messaoud Amarna, a déclaré à l’APS que le mode d’enseignement à distance se voulait un modèle pédagogique et “un choix stratégique à adopter impérativement dans ce contexte sanitaire inédit”, soulignant que sa réussite nécessite “la mobilisation de tous les moyens matériels et humains”. les organisations estudiantines ont appelé à l’application stricte du protocole sanitaire.
A ce propos, le SG de l’Union générale des étudiants algériens (UGEA), Nadjib Mebarki, a relevé quelques lacunes dues au manque d’expérience face à cette pandémie durant le deuxième semestre de l’année universitaire écoulée, appelant tout un chacun à respecter les gestes barrières.
“Choix unique”
Au sujet du e-learning, M. Mebarki a fait savoir que les organisations estudiantines étaient les premières à opter pour cette méthode d’enseignement en tant que “choix unique” en cette conjoncture sanitaire exceptionnelle, mais aussi pour hisser l’université algérienne aux rangs de grandes universités.
S’agissant des citoyens des zones d’ombre, le même responsable a indiqué qu’il était possible de recourir aux versions papier et à l’exploitation des salles informatiques mobilisées au niveau des universités et des cités universitaires.
Pour sa part, le Secrétaire national de l’Alliance pour le renouveau estudiantin national (AREN), Hamza Radjai, a salué la méthode d’enseignement en présentiel adoptée par le ministère, ajoutant que l’enseignement par groupes est la méthode la plus adéquate pour assurer la continuité des cours.
Il a rappelé, dans ce contexte, que son organisation allait continuer à renforcer le rôle de ses structures à travers la formation et la garantie des mécanismes logistiques au profit des étudiants notamment internet à très haut débit.
Evoquant les habitants des zones enclavées, M. Radjai a appelé à l’ouverture des bibliothèques communales et à rapprocher les prestations et services des étudiants pour leur permettre de suivre leurs cours et à l’ouverture de lignes de transport collectif en vue de leur permettre également de se déplacer à l’université.