Sécheresse hydrique, la menace pointe son nez en cet automne sans pluie. Car, hormis les précipitations exceptionnelles de la mi-septembre dernier, notamment sur l’est du pays, le mieux lotis en pluviosité, pas une goutte n’est venue étancher la soif d’une terre difficile à retourner en cette période de l’année. D’où l’imploration du ciel à travers salat el istisqâa que les fidèles ont fait à travers les mosquées du pays. Et la météo avait annoncé bien avant un BMS pluies, dans le centre et l’est du pays, arrosé jusqu’à 60 millimètres d’eau. Une nouvelle qui a fait souffler les fellahs en attente d’une bénédiction pour entreprendre de labourer de semer et de prétendre à une saison normale. Or, la situation est autre. Elle fait craindre le pire devant l’absence de palliatif et d’un risque hydrique à son maximum. De bon augure que ces pluies du week-end dernier. Et pour le secteur de l’agriculture et pour le remplissage des barrages qui sont à leur seuil critique. Et avec les premiers flocons de neige qui ont fait leur apparition sur les massifs montagneux du nord du pays, centre et est, il est poussé un ouf de soulagement quant à une continuité dans les précipitations d’autant que les prévisions météorologiques font état d’une autre perturbation à venir les jours qui viennent.
Mais qu’à cela ne tienne. Le gouvernement a entrepris d’intervenir pour parer au plus urgent en s’attelant à des mesures à même d’atténuer les effets d’un stress hydrique sui ne fait pas que se dessiner. Le Premier ministre en présidant un conseil consultatif interministériel ce lundi, a décidé d’intervenir en faveur de l’alimentation en eau potable des citoyens et la sécurisation du système national de production agricole. Des décisions qui viennent conforter la population et les agriculteurs dans leurs craintes au vu d’une faible pluviométrie alors que la consommation est à son maximum. Et pour éviter l’impact de cette surconsommation et surtout la faiblesse des précipitations, il a été préconisé déjà en direction des gens de la terre de parer à un scénario des plus pessimistes en recourant à l’irrigation complémentaire. Cet appel qui a ciblé la communauté agricole a été fait par la direction de l’Institut national des sols, de l’irrigation et drainage (Insid). Une recommandation pour y recourir, dès cette semaine, notamment dans les Hauts-Plateaux et le Sud comme mesure proactive et préventive afin d’éviter l’impact négatif de la faible pluviométrie sur les cultures.
Une réalité qu’il faut prendre en compte et c’est déjà bien parti pour venir à bout d’une mauvaise saison agricole. Quand on sait déjà que la mercuriale fait des siennes, prenant à partie justement les caprices de la nature et l’approvisionnement de ces temps de crise sanitaire. Des fruits et des légumes qui atteignent des prix hors de tout entendement.