C’est le D-Day aux Etats-Unis. Ce mardi 3 novembre près de 200 millions d’électeurs doivent départager le président sortant Donald Trump et le démocrate Joe Biden.
Commentant ce scrutin, qui aura lieu aujourd’hui, M’Hand Berkouk, analyste, spécialiste des questions géopolitiques, le perçoit « comme le plus difficile et le plus serré » à avoir été observé aux États-Unis, en raison de la présence de la pandémie du Covid-19, mais également, du fort clivage opposant les deux prétendants à la Maison-Blanche.
L’invité de la radio chaîne3 prévient, en outre, qu’il ne faudrait pas s’attendre à une annonce rapide des résultats de ce vote, « même provisoire », d’abord parce que le système électoral américain ne garantit pas l’élection d’un candidat, même s’il a obtenu la majorité des voix, ceux qui décident en définitive étant les 538 Grands électeurs, mais aussi, aussi, parce que près de 96 millions d’électeurs ont exprimé leur choix en votant par anticipation par voie postale.
Du comportement peu commun du candidat Donald Trump, M. Berkoukl explique que celui-ci tente de créer des situations médiatiques en versant dans la « sensation politique », en contradiction avec les normes institutionnelles. Il relève, par ailleurs, que depuis que celui-ci occupe la présidence, il y a moins d’engagements diplomatiques et militaires américains à l’étranger.
L’intervenant relève, encore, que les enjeux de cette présidentielle « sont énormes », en ce sens que les deux prétendants portent deux projets antagonistes. À propos du candidat républicain, il note qu’en plus de son manque d’équité sociale entre les composantes sociales de son pays, celui-ci s’est, en outre, refusé à condamner des actes de violence commis par l’extrême droite et des policiers contre des membres de la population noire.
Selon l’intervenant, le nom du prochain président des Etats-Unis ne sera peut-être pas connu dès le lendemain de l’élection du 3 novembre 2020 “parce que le dépouillement du vote par correspondance pourrait prendre du temps”, a-t-il expliqué.
Le vote par correspondance est une norme aux Etats-Unis. En 2016, 33 millions d’Américains y avaient eu recours sur les 146 millions d’électeurs que compte le pays. Avec la pandémie de Covid-19, quelque 91 millions d’Américains ont demandé un bulletin de vote par voie postale et plus de 60 millions d’Américains ont déjà voté par ce biais.
De la possibilité d’une guerre pouvant survenir entre les USA et la Chine populaire, laquelle ambitionne de se classer comme première puissance économique à l’horizon de 2049 pour marquer le Centenaire de la Révolution chinoise, M. Berkouk estime que compte tenu de la rationalité de ces deux puissances nucléaires, en matière notamment de leur politique étrangère, un tel scénario « est peu probable ».