« Matarès », film réalisé par le cinéaste algérien, Rachid Benhadj, a été élu Meilleur Long métrage de fiction. Le film a été primé à la 17e édition du Festival international de Cannes (France) du Film Panafricain. Mais pas que. Puisque Matarès a aussi décroché le prix de la Meilleure actrice attribuée au personnage principal du film “Dorian Yohoo” dans le rôle de “Mona”. Il est à noter que cette édition a également vu l’organisation de plusieurs conférences sur le financement et l’investissement dans le domaine cinématographique, de rencontres avec des réalisateurs, de cafés littéraires, d’ateliers et de distinctions.
Créé en 2006, le Festival International de Cannes du Film Panafricain a pour objectif de développer et de promouvoir le cinéma africain, explique les organisateurs. Matarès a été réalisé en 2019. D’une durée d’une heure et demie, ce film tente d’approcher la question toujours actuelle et lancinante de l’immigration clandestine. Ce fléau social est mis en relief à travers l’histoire du personnage de Mona.
C’est une fillette Ivoirienne de 8 ans qui a fui la Côte d’Ivoire, pour se réfugier en Algérie avec sa mère. Mère et fille élisent domicile sur la côté ouste algéroise, à Tipasa. Cette ville côtière algérienne est réputée pour ses ruines romaines Matares.
La fillette pour survivre et payer le passeur qui va l’aider à traverser la mer afin de rejoindre son père en Italie, s’improvise vendeuse de fleurs qu’elle propose aux touristes. Mais là où elle habite avec sa maman provisoirement ; c’est à dire sur Matares, ces ruines romaines sont la propriété de ce jeune Algérien Saïd, âgé de 10 ans qui lui aussi vend des fleurs. Ce qui va attiser un sentiment de haine chez le garçon qui décide de faire la guerre à Mona.
Encadré
A propos du réalisateur et de sa filmographie
Rachid Benhadj est né à Alger en 1949. Il étudie d’abord à Paris (France) l’architecture à l’école nationale supérieure des arts décoratifs, avant de basculer vers des études cinématographiques à l’université. Mais Benhadj a aussi un autre dada, la peinture. Dès 1979, il réalise de nombreux téléfilms et documentaires. En 1992, il tourne Touchia qui obtient le prix du public au 4e festival du cinéma africain de Milan en Italie. Et c’est dans ce pays qu’il choisit de s’établir. Il y vit encore, y travaille en tant que professeur dans une école pour réalisateurs cinématographiques à l’Académie Cinécittà Act Multimedia. Rachid Benhadj signe alors “La rose des sables” en 1989, suivie de “Touchia” en 1993, son premier long métrage l’Ultima pené sort en 1995, puis “L’Albero dei destini sospesi” en 1997), Mirk arrive en 1998 et “Parfums d’Alger” en 2012. En 1995, il présente « Le pain nu » adapté du roman best seller du marocain Mohamed Choukri. Le film est présenté à Mons. Sa filmographie s’enrichit avec Matarès, à hauteur d’enfant, dans sa quête d’exploration de destins des peuples de la Méditerranée.