Les Chiliens ont voté dimanche à une très forte majorité en faveur d’une nouvelle Constitution pour remplacer celle héritée de l’ère Pinochet, lors d’un référendum organisé un an après un soulèvement populaire massif contre les inégalités sociales.
Selon des résultats quasi définitifs portant sur plus de 99 % des bureaux de vote, les suffrages favorables à une nouvelle Constitution l’emportaient largement avec 78,28 % des voix, contre 21,72 % pour le vote rejetant cette option.
- La participation s’élève à environ 50 %, selon l’autorité électorale.
Réagissant à ces résultats, le président conservateur Sebastian Piñera a appelé dans une allocution télévisée à “l’unité” du pays pour rédiger la “nouvelle Constitution”.
“Jusqu’à présent, la Constitution nous a divisés. A partir d’aujourd’hui, nous devons tous collaborer pour que la nouvelle Constitution soit un espace d’unité, de stabilité et d’avenir”, a déclaré le chef de l’Etat.
Des dizaines de milliers de manifestants euphoriques se sont rassemblés sur plusieurs places de la capitale Santiago, dont la Plaza Italia, épicentre de la contestation, pour fêter la victoire, ont constaté des journalistes de l’AFP.
“Nous célébrons une victoire remportée sur cette place plus digne que jamais !”, s’enthousiasmait Graciela Gonzalez, une vendeuse de 35 ans, au milieu des chants, des pétards et des coups de klaxon.
Il y a un an jour pour jour, la contestation contre les inégalités avait connu un tournant lorsque 1,2 million de personnes s’étaient rassemblées sur cette place emblématique, rebaptisée “Place de la dignité”.
“Je n’ai jamais imaginé que nous Chiliens serions capables de nous unir pour un tel changement !”, s’enflammait Maria Isabel Nuñez, 46 ans, venue sur la place main dans la main avec sa fille de 20 ans.
En raison de la pandémie de coronavirus qui a durement frappé le Chili (500.000 contaminations, 14.000 décès), les électeurs, dûment masqués, ont formé toute la journée de longues files d’attente devant les centres de vote, appliquant les mesures de distanciation physique, a constaté l’AFP.
De nombreux électeurs ont évoqué un scrutin “historique”. “Le Chili mérite une catharsis nationale et je pense que c’est le début”, a déclaré à l’AFP Felipe, un ingénieur de 35 ans.