Culturellement parlant, octobre 61, commémoré depuis 59 ans aujourd’hui en ce 17 du mois, est peu présent dans le cinéma. Une exploitation timide d’un fait des plus importants de l’histoire de la lutte des Algériens contre le colonialisme.
La villa Dar Abdeltif a, à cet effet accueilli une rencontre en commémoration de la Journée nationale de l’émigration. Dans son intervention, Yacine Laloui, producteur, estime que les films, tous genres confondus, traitants de certains événements historiques, notamment les massacres du 17 octobre 1961 à Paris, sont “peu nombreux”. Il explique cette rareté par des difficultés inhérentes à la diffusion des films traitant de la mémoire en France et à un manque de financement.
Laloui argumente : La “politique dirigiste menée par les pouvoirs publics” a “restreint” la liberté de création et favorisé l’émergence d’un “cinéma événementiel” et des “films à la demande” financés par des fonds publics. Par visioconférence, le critique de cinéma Ahmed Bedjaoui a énuméré les quelques films qui ont traité des massacres du 17 octobre 1961, dont “Octobre à Paris’’ réalisé en 1962 par Jacques Panijel.
Film censuré en France avant qu’il ne soit diffusé onze ans plus tard. Il est également cet autre film “Le silence du fleuve”, documentaire de Mehdi Lallaoui, sorti en 1991. Une œuvre filmée soutenue par témoignages et documents d’époque. Elle revient sur la violente répression des manifestants algériens à Paris contre un couvre-feu discriminatoire des autorités françaises Il y a aussi lieu de citer “Les enfants d’Octobre” (2000) de Ali Akika, “Hors-la- loi” (2010) de Rachid Bouchareb. Des productions qui se sont intéressés à la question de la mémoire en traitant par l’image les massacres du 17 octobre 1961 et ceux du 8 mai 1945.