La circulation des biens entre Israël et les territoires palestiniens est devenue le nouveau terrain d’affrontement entre les deux parties, mesures et représailles s’enchaînant depuis l’annonce du « plan de paix » proposé par l’administration Trump, au risque de déboucher sur une véritable guerre commerciale.
Les autorités israéliennes ont ainsi décrété, dimanche 9 février, le blocage du point de passage d’Allenby, interdisant aux produits agricoles palestiniens de passer de Cisjordanie occupée en Jordanie d’où ils pouvaient ensuite être acheminés vers le reste du monde.
* Mesures et représailles
Fermer ce passage met en réalité fin à l’ensemble des exportations agricoles palestiniennes, puisque le ministère israélien de la défense avait déjà suspendu, la semaine dernière, l’importation de ces produits en Israël d’où ils étaient réexpédiés vers l’Europe.
« Cette mesure est une réponse au boycott palestinien des veaux qui a gravement nui aux éleveurs de bétail israéliens », a précisé le Cogat, l’unité du ministère de la défense qui supervise les activités civiles en territoires palestiniens.
De fait, il y a cinq mois, les Palestiniens avaient cessé d’importer des veaux produits en Israël dans le cadre d’une politique de « désengagement » économique avec l’État hébreu pour son occupation de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est.
* Boycott palestinien
La semaine dernière, l’Autorité palestinienne a encore durci sa position en empêchant l’entrée de légumes, de fruits, de boissons gazeuses, de jus et d’eau minérale en provenance d’Israël.
D’où la réplique en deux temps d’Israël qui est aussi une manière d’affaiblir l’autorité palestinienne après son rejet du plan de règlement pour le Proche-Orient proposé par le président Trump.
Selon le ministère palestinien de l’économie, les exportations de produits agricoles vers Israël ont représenté 80,4 millions d’euros en 2018 alors que les importations de produits israéliens vers les territoires palestiniens ont avoisiné 548 millions d’euros.
