Accord commercial :
BILATÉRALISME. C’est sans précédent. Les États-Unis envisagent de négocier directement un accord commercial avec un pays africain : le Kenya.
Mis en place en août 2018 par les présidents américain Donald Trump et kényan Uhuru Kenyatta, le groupe de travail sur le commerce et l’investissement entre les États-Unis et le Kenya a tenu cette semaine à Washington sa troisième réunion. Parmi les décisions prises à cette occasion figure notamment l’adoption d’un protocole phytosanitaire donnant aux producteurs de blé de trois États américains accès au marché du blé kényan à hauteur de 470 millions de dollars. Entre janvier et novembre 2019, les exportations de blé des États-Unis vers le Kenya ont été de 27 millions de dollars. La demande kényane devrait augmenter dans les années à venir en raison notamment de la croissance du secteur alimentaire. C’est à son issue que le représentant américain au Commerce a délivré l’information selon laquelle les États-Unis envisagent de négocier un accord commercial avec le Kenya, un scénario sans précédent avec un pays africain.
* Le Kenya, un pays choisi pas par hasard…
« Le Kenya est un leader reconnu à travers le continent, un partenaire stratégique important des États-Unis, et il existe un potentiel énorme pour renforcer nos liens commerciaux et économiques », a déclaré le secrétaire américain au Trésor, Robert Lighthizer, en écho. « Nous pensons qu’un accord commercial entre les États-Unis et le Kenya recevra un large soutien des deux partis au Congrès. » Celui-ci devra en effet donner son accord pour que les négociations soient effectivement lancées. Le département au Commerce publiera les objectifs de ces négociations au moins 30 jours avant leur démarrage.
… déjà bénéficiaire d’une disposition préférentielle
Pour information, le commerce entre les deux pays s’élève à environ 1 milliard de dollars chaque année, selon les chiffres du représentant américain au Commerce. Plus de 70 % (466 millions de dollars en 2018) des exportations du Kenya vers les États-Unis se font dans le cadre de l’African Growth Opportunities Act (Agoa), loi américaine sur la croissance et les opportunités de développement en Afrique votée et promulguée en mai 2000 par le Congrès américain, sous l’égide du président Bill Clinton. Lancée en 2000, cette loi offre à une quarantaine de pays africains de larges exemptions douanières pour exporter leurs produits aux États-Unis.
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