En 2020,
Après une très belle année 2019, à + 19 %, le métal jaune reste porté par le contexte de taux d’intérêt très faibles et les tensions géopolitiques.
Tous les indicateurs sont au vert pour le métal jaune. Après une hausse de 19 % en 2019, l’or devrait continuer à profiter de l’environnement macroéconomique et géopolitique. L’once s’est ainsi bien installée au-dessus de 1 500 dollars (1362 euros), contre 1 270 dollars il y a un an. « Les conditions sont réunies pour que l’or gagne encore 10 % à 15 % dans les prochains mois », indique Christophe Moulin, responsable des gestions multi assets de BNP Paribas Asset Management.
Mais l’or reste encore loin de son record historique de septembre 2011, à 1 921 dollars l’once. « Il est possible que l’on retrouve ponctuellement ce niveau dans les prochains mois en cas de fortes tensions géopolitiques. L’once a ainsi frôlé 1 600 dollars début janvier à l’annonce de la mort du général iranien Soleimani », ajoute Vincent Boy, analyste marché chez IG.
L’or joue ainsi parfaitement son rôle de valeur refuge en cas de crise. « Il sert de bouclier contre les incertitudes géopolitiques mais aussi économiques », résume Jean-François Faure, le président de la plate-forme d’achat et de vente d’or en ligne AuCOFFRE.com. Il est vrai que de l’Iran au Brexit en passant par la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, les sources de tensions sont nombreuses. « Au gré des événements, on peut observer des pics et des baisses ponctuelles sur le cours de l’or. Mais, la tendance haussière demeure pour les prochains mois car elle est portée par la persistance d’un environnement de taux bas », ajoute François de Lassus, consultant pour CPoR Devises, établissement qui sous-traite l’achat, la vente et la conservation d’or pour les banques et leur clientèle.
* Encore plus favorable en euros
Principal soutien des cours du métal jaune, les taux d’intérêt devraient en effet rester très faibles en 2020. Car, contrairement aux obligations, l’or ne délivre pas de rendement. Cet inconvénient n’a plus vraiment d’importance dans un marché où les taux d’intérêt obligataires sont presque nuls, voire négatifs. « Les banques centrales vont rester accommodantes. Cet environnement de taux d’intérêt très faibles constitue un facteur de soutien durable des cours de l’or », juge Christophe Moulin. Sans compter que les achats d’or physique par les banques centrales se poursuivent, notamment dans les pays cherchant à s’affranchir de la domination du dollar, comme l’Inde, la Chine et la Russie.
En France, la bonne tenue des cours de l’or ces derniers mois n’a pas échappé aux épargnants. « Le parcours de l’or est encore plus favorable en euros qu’en dollars : le lingot a même inscrit un nouveau record historique à 45 770 euros le 8 janvier », précise François de Lassus. Les Français en ont profité pour revenir sur le marché, à l’achat comme à la vente. « Certains clients ayant acheté lors du précédent pic de marché en 2011-2012 ont profité de l’envolée des cours en euros ces derniers mois pour vendre un peu en dégageant des bénéfices », constate Jean-François Faure.
De son côté, CPOr Devises a enregistré une hausse de son activité de 29 % en 2019, principalement sur les lingotins et le napoléon 20 francs (270 euros environ), la pièce de référence sur le marché français. « Les clients achètent de plus en plus souvent plusieurs lingotins, en particulier des 100 g, 250 g et 500 g, plutôt qu’un lingot de 1 kg. Cela leur permet de fractionner la revente en fonction de leurs besoins le jour venu », précise François de Lassus.
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