Afrique du Sud :
Banque centrale, FMI*, BAD** et Standard Bank sont loin d’avoir la même appréciation de ce qui attend l’économie sud-africaine en 2020. Explications. Les soubresauts enregistrés ces dernières années ont laissé des traces dans l’état de l’économie de l’Afrique du Sud, mais aussi dans l’appréciation qu’en ont diverses institutions et acteurs concernés par son évolution. Alors que la Banque centrale sud-africaine prédit une croissance économique de 1,2 % pour cette année, le Fonds monétaire international (FMI) n’anticipe qu’une croissance inférieure à 1 %. Sans nul doute la conséquence de ce qui a conduit la Banque africaine de développement (BAD) à juger la croissance du pays morose en 2019 à seulement 0,7 % en raison de la lente reprise de prix des produits de base et des risques budgétaires associés au renflouement non budgétisé des entreprises parapubliques en difficulté. Les exemples d’Eskom et de South African Airways évoqués dans Le Point Afrique en sont de douloureuses illustrations. Et l’appréciation de Sim Tshabalala, président directeur général du groupe Standard Bank le confirme.
* Un léger mieux…
Intervenant lors de la conférence Deloitte Alchemy Africa Outlook 2020 à Johannesburg suivie par l’agence Xinhua, il a indiqué que la croissance économique de l’Afrique du Sud devait rester dans les eaux prévues par les grandes institutions financières internationales sans pour autant dépasser les chiffres de l’année précédente. Poursuivant, il a estimé « qu’avec un optimisme prudent, l’Afrique du Sud pourrait croître un peu plus rapidement que les prédictions ne l’annoncent en 2020 », précisant que « des signes avant-coureurs de choses positives étaient à venir ».
* … à condition que les réformes nécessaires soient bien menées
« Des choses positives », oui, mais à condition qu’un certain nombre de critères soit rempli. En l’occurrence la mise en œuvre de réformes structurelles et une réponse adéquate à la question de l’énergie où Eskom, très en difficulté et en situation de domination, devrait pouvoir cohabiter avec des producteurs d’énergie indépendants. S’y ajoute une importante réforme impulsée par le Trésor public et selon laquelle des visas d’entrée sur plusieurs années seraient octroyés pour les hommes d’affaires et un système de visas électroniques efficace mis en place pour les touristes chinois et indiens.
C’est seulement quand ces réformes seront menées à terme que Sim Tshabalala pense que la croissance économique pourra repartir et, là encore, « si tous les paramètres fondamentaux sont pris en charge ». « S’ils sont bien menés, c’est-à-dire de manière compétente, éthique, responsable, conforme au droit et aux besoins réels, alors les échanges commerciaux ainsi que les investissements directs étrangers augmenteront et amélioreront la vie de tout le monde dans notre pays comme à l’étranger », estime-t-il.
r/ e