Inquiétude américaine du fait de la suspension des exportations
Fermeture des champs pétrolifères et blocus des ports ont entraîné une perte de plus de 560 millions de dollars, selon la National Oil Corporation.
Au-delà des graves conséquences sur la vie des Libyens, la guerre qui sévit dans le pays a un coût exorbitant sur l’une de ses sources de recettes les plus importantes, celle ayant trait au pétrole. Selon la dernière estimation de la National Oil Corporation (NOC), « la valeur totale des pertes depuis le début des blocus a atteint 562 323 991 dollars le mardi 28 janvier 2020 ». Propriété d’un État libyen divisé, la NOC a précisé qu’une perte de 1,2 million de barils dans la production quotidienne de pétrole était enregistrée, soit 77 millions de dollars par jour. Un niveau suffisamment alarmant pour que la NOC lance de nouveau un appel pour que soient levés les blocus et que la production puisse reprendre. Celui-ci est principalement à l’attention des chefs tribaux de l’est de la Libye qui ont récemment fermé les ports pétroliers. Ils accusent le gouvernement d’union nationale (GNA) d’al-Sarraj, reconnu par l’ONU et basé dans la capitale Tripoli, d’utiliser les revenus du pétrole pour soutenir des groupes armés affrontant l’Armée nationale libyenne (ANL) du général Haftar, dont les troupes sont essentiellement basées à l’est du pays. Il faut dire que les troupes du GNA résistent étonnamment bien à l’offensive lancée depuis avril 2019 par l’ANL.
* Inquiétude américaine du fait de la suspension des exportations
En l’occurrence, ce n’est pas seulement la NOC qui a exprimé son inquiétude. Les États-Unis aussi s’en sont mêlés. L’ambassade de l’oncle Sam a indiqué « être profondément préoccupée par le fait que la suspension des opérations de la National Oil Corporation (NOC) risque d’exacerber l’urgence humanitaire en Libye et d’infliger de nouvelles souffrances inutiles au peuple libyen ». Citée par l’agence Xinhua, elle a poursuivi en disant que « les opérations de la NOC doivent reprendre immédiatement ». Pour rappel, le conflit libyen, qui continue de faire des milliers de morts et de blessés, a causé le déplacement de plus de 120 000 civils.
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