Ce mardi, le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Ouacim Kouidri, a exposé devant la Commission de la santé, des affaires sociales, du travail et de la formation professionnelle de l’Assemblée populaire nationale (APN), les grandes lignes de la nouvelle stratégie sectorielle, qui vise avant tout à garantir la disponibilité locale des médicaments et à promouvoir leur exportation.
Cette nouvelle orientation stratégique a pour objectif principal de «renforcer la production locale» afin de satisfaire les besoins du marché national, tout en élaborant des plans pour exporter les produits pharmaceutiques, notamment en stimulant l’investissement dans ce domaine, sachant que le taux de couverture actuel des besoins nationaux en médicaments atteint
79%.
Parmi les mesures prévues, figure l’attribution d’autorisations définitives d’une durée de cinq ans aux établissements pharmaceutiques remplissant les conditions nécessaires, en remplacement des autorisations provisoires annuelles. Cette réforme inclut également la révision des critères d’agrément, de tarification des établissements et des produits, en conformité avec les normes de fabrication, ainsi que la modification des procédures d’enregistrement et d’homologation des produits et dispositifs médicaux.
La stratégie prévoit aussi une période transitoire destinée à la réalisation d’études de bioéquivalence pour certaines catégories de médicaments, tout en orientant l’investissement vers la fabrication de dispositifs médicaux qui sont actuellement importés à hauteur de 98%.
Le ministre a, par ailleurs, signalé que le pays compte 218 établissements pharmaceutiques spécialisés dans la fabrication, dont 138 dans l’industrie des médicaments, et que 103 nouveaux projets d’investissement sont à l’étude, incluant 72 projets liés aux médicaments et 31 aux dispositifs médicaux.
Actuellement, 4.120 types de médicaments sont fabriqués localement pour être distribués aux officines, sur un total de 5.462 médicaments enregistrés. La part de marché des médicaments locaux destinés aux hôpitaux, approvisionnés principalement par la Pharmacie centrale, est de 24,69%, soit 262 médicaments fabriqués localement sur 1.061 enregistrés dans la nomenclature nationale.
Dans le but de stimuler l’investissement, six mesures ont été proposées par le ministre : améliorer les performances de l’Agence nationale des produits pharmaceutiques (ANPP), favoriser la production de médicaments anticancéreux, d’insuline et de vaccins, renforcer l’intégration industrielle, attirer les investissements étrangers directs, soutenir la recherche et le développement, et encourager la coopération intersectorielle.
Concernant les médicaments anticancéreux, 14 projets d’investissement ont été lancés, certains étant déjà opérationnels depuis 2025. Le groupe Saidal a également engagé la production locale de 15 médicaments anticancéreux essentiels, dans le cadre d’un plan de transition visant une fabrication intégrale sous deux ans.
En ce qui concerne l’insuline, quatre unités de production ont commencé, depuis l’année précédente, à commercialiser leurs premiers lots, avec une capacité équivalente au double des besoins nationaux.
Enfin, le ministre a rappelé que la fabrication locale des produits essentiels encore importés constitue «une priorité pour les années à venir», en soulignant les actions entreprises pour accroître la valeur des exportations pharmaceutiques, «grâce à l’adaptation du cadre juridique et à la participation active aux salons continentaux et régionaux».