Ce mardi, l’Algérie a réitéré son appel à la création d’une commission d’enquête internationale afin de faire toute la lumière sur les crimes perpétrés par l’entité sioniste dans les territoires palestiniens, soulignant que les responsables de ces actes doivent rendre des comptes.
«Il est impératif de constituer une commission internationale pour enquêter sur toutes les allégations liées à la situation dans les territoires palestiniens occupés. Chaque vie innocente perdue doit être l’objet d’enquêtes transparentes et indépendantes», a insisté, à New York, le Représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, Amar Bendjama.
Dans son intervention lors d’une réunion du Conseil de sécurité consacrée à la situation au Moyen-Orient, Bendjama a affirmé que l’Algérie «exigeait que les auteurs des crimes commis à Ghaza, lors de l’agression sioniste, quels qu’ils soient, doivent rendre des comptes».
«Pour l’Algérie, il n’existe aucun double standard. Chaque vie innocente mérite d’être protégée. Ce principe est au cœur du droit humanitaire international qui protège les civils, notamment les femmes et les enfants en période de conflit armé», a-t-il rappelé. «Nous croyons en une justice sans frontières. Personne n’est au-dessus de la loi, et personne ne devrait jouir de l’impunité», a-t-il ajouté.
«Près de 18.000 enfants ont été tués à Ghaza. Ne méritent-ils pas une enquête indépendante et que des comptes soient rendus ?», a-t-il interrogé. Le diplomate algérien a poursuivi en indiquant que «8.000 femmes innocentes, 1.000 employés du secteur de la santé et plus de 200 journalistes ont trouvé la mort à Ghaza, se demandant également si ces victimes ne méritaient pas qu’une enquête internationale soit ouverte à leur sujet».
«La reddition de comptes et la justice sont essentielles pour éviter que de telles horreurs se reproduisent. À ceux qui pensent que le cessez-le-feu a mis fin aux souffrances de la population à Ghaza, je leur dis ‘Vous vous trompez’», a affirmé Amar Bendjama, rappelant les six nourrissons décédés de froid dans un hôpital à Ghaza. «C’est cruel. C’est inacceptable», a-t-il martelé.
Le diplomate a précisé que, malgré le cessez-le-feu en vigueur depuis janvier, la situation à Ghaza «reste une source de graves préoccupations, tout en déplorant les agressions perpétrées par l’occupant sioniste en Cisjordanie».
Bendjama a souligné que l’occupant sioniste «concentrait désormais son attention sur la Cisjordanie, où le degré de destruction et la violence des colons sont particulièrement alarmants», notant également une «expansion agressive» des colonies sionistes et des campagnes de destruction ciblant les maisons palestiniennes. Il a cité un haut responsable sioniste affirmant que «l’objectif pour 2025 était de démolir plus que ce que les Palestiniens construisaient en Cisjordanie».
«Ceci constitue une agression directe contre l’objectif de paix, de stabilité et de la solution à deux États», a protesté Bendjama, condamnant également «les récentes décisions (sionistes) de saisir 19 millions de dollars des revenus fiscaux palestiniens».
Face aux immenses besoins de la population de Ghaza, l’Algérie estime que la mise en œuvre d’un plan global de reconstruction est «indispensable». À cet égard, Bendjama a souligné que «le rôle des agences des Nations unies, et en particulier de l’UNRWA, est crucial».
Le Représentant de l’Algérie a ainsi appelé la communauté internationale «à réfléchir aux causes profondes de la souffrance palestinienne, à savoir l’occupation illégale de leur territoire», rappelant l’obligation, selon le droit international, «de mettre fin à cette occupation et de créer un État palestinien avec El-Qods comme capitale».
Il a enfin cité les propos du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui a plaidé pour une unité des efforts afin de permettre aux Palestiniens de jouir de leur droit à la liberté, «un droit garanti par le droit international».