Lundi, le ministre de la Culture et des Arts, Zouhir Ballalou, a présenté un exposé devant la commission de la culture, de la communication et du tourisme de l’Assemblée populaire nationale (APN) sur l’état actuel et les perspectives du secteur dans divers domaines et sur la stratégie de protection et de sauvegarde du patrimoine culturel et de l’identité nationale.
Lors de cette présentation, qui s’est déroulée en présence de la ministre des Relations avec le Parlement, Kaouther Krikou, et du président de la commission de la culture, de la communication et du tourisme à l’APN, Belkheir Guerzou, Ballalou a indiqué que «le pari de l’Etat sur la culture a pris une nouvelle dimension, surtout depuis l’élection du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui a orienté le secteur vers une approche productivité et économique».
Concernant le patrimoine culturel matériel et immatériel, le ministre a précisé qu’il constitue «une composante essentielle» de la souveraineté culturelle algérienne. En réponse à cela, une stratégie nationale pour sa protection a été mise en place, incluant un ensemble de mesures tant internes qu’externes.
Ces mesures s’articulent autour de trois axes principaux : évaluer la situation actuelle en identifiant les principales lacunes et proposer des mécanismes de protection, adopter des mesures préventives pour la sauvegarde du patrimoine culturel et proposer des solutions pratiques et opérationnelles pour sa protection, notamment à travers une feuille de route proactive.
Cette feuille de route prévoit la mise en place de cellules de veille permanentes pour détecter toute tentative d’appropriation du patrimoine culturel algérien sous toutes ses formes et pour accélérer le recensement national de ce patrimoine en ciblant particulièrement les biens susceptibles de vol.
Le secteur de la culture et des arts entamera également un processus de labellisation des composantes du patrimoine culturel algérien, parallèlement à la création de bases de données pour garantir sa protection juridique.
Ballalou a ajouté que, cette année, 20 dossiers de proposition de classement du patrimoine matériel national seront présentés. En matière de classement international, il a indiqué que le secteur est en train de mettre à jour la liste indicative de l’UNESCO, avec l’intention de proposer six nouveaux biens culturels pour y figurer.
En ce qui concerne les musées et les centres d’interprétation muséale, le ministre a annoncé la création de neuf nouveaux musées dans plusieurs wilayas et de deux centres d’interprétation à Djelfa et Saïda.
Sur le plan cinématographique, Ballalou a évoqué les recommandations des assises nationales du cinéma, soulignant que des mesures sont en cours pour leur mise en œuvre, comme la création d’un conseil supérieur du cinéma et d’un centre national des archives cinématographiques et le financement de projets de qualité via le Fonds national pour le développement de l’art, de la technique et de l’industrie cinématographique et de la promotion des arts et des lettres (FDATIC).
Le ministre a également abordé les mesures relatives au financement de projets cinématographiques, incluant les prêts bancaires, le soutien de l’AAPI et la création d’infrastructures cinématographiques, telles que des villes et des studios de tournage. Il a indiqué que 13 textes règlementaires relatifs à la loi 24-07 sur l’industrie cinématographique seront promulgués et que, dans le cadre de la loi de finances 2025, le Fonds national pour le développement de l’industrie cinématographique a été rouvert.
Concernant le théâtre, le ministre a précisé que le secteur comptait plus de 120 œuvres par an, en plus des productions d’associations et de clubs amateurs. L’Etat a accordé 249 aides financières pour soutenir les associations et les coopératives culturelles et théâtrales. Dans ce contexte, il a également annoncé une révision du statut des théâtres, avec un projet visant à améliorer leur viabilité économique.
En matière de distribution de la production culturelle nationale, le ministre a souligné l’importance de réfléchir à des alternatives pour une meilleure diffusion, précisant que son ministère révisait actuellement le système des festivals pour l’adapter à la réalité actuelle et à l’approche économique de la culture.
Concernant le domaine musical, le projet de création d’écoles de musique entamera sa première phase avec l’ouverture de 19 écoles au sein des maisons de jeunes, et ce, dans les mois à venir. Cette initiative sera généralisée à l’ensemble des wilayas l’année suivante.
En matière de numérisation, Ballalou a mis en avant plusieurs projets réalisés, dont la création de la plateforme de services à distance «e-services culture» et celle de lutte contre le trafic illicite des biens culturels «turathi.dz» et la mise en place de visites virtuelles de musées et sites archéologiques à travers le pays.