L’Algérie a averti, par la voix de son représentant permanent auprès des Nations unies, l’ambassadeur Amar Bendjama, ce mardi, que l’arrêt des opérations de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) serait équivalent à «une condamnation à mort» pour les Palestiniens, en particulier les réfugiés. Elle a appelé à une enquête «indépendante et approfondie» sur les accusations portées par l’entité sioniste contre l’agence onusienne.
L’ambassadeur a affirmé, dans une allocution lors d’une session du Conseil de sécurité, convoquée par l’Algérie, sur les défis auxquels l’UNRWA fait face en raison de l’arrêt de ses activités dans les territoires palestiniens occupés par l’entité sioniste, que l’agence joue un rôle «vital» pour les Palestiniens, soulignant qu’il «n’est pas possible de remplacer l’UNRWA ou de s’en passer».
À cet égard, Bendjama s’est interrogé : «Sans l’UNRWA, qui fournirait les 9.500 consultations et visites médicales de l’agence, qui offrirait une aide psychologique et alimentaire à un million de personnes, et qui garantirait l’accès à l’éducation pour 660.000 enfants palestiniens dans les écoles de l’UNRWA, qui représentent leur seule opportunité d’éducation ?»
L’ambassadeur de l’Algérie auprès des Nations unies a insisté sur le rôle essentiel de l’UNRWA, qualifiant ses employés de «héros qui risquent leurs vies chaque jour à Ghaza, un endroit devenu, en raison des attaques, l’un des plus meurtriers pour les travailleurs humanitaires», ajoutant : «Notre devoir en tant que communauté internationale est de leur fournir une protection et de créer un environnement qui leur permette de poursuivre leur travail vital de manière sûre et sécurisée.»
Pendant plus de 75 ans, comme l’a rappelé le diplomate algérien, l’UNRWA a été «une bouée de sauvetage» pour le peuple palestinien. L’agence a toujours été «une partie intégrante» de la vie de ces Palestiniens depuis des générations, et ce rôle a pris «une importance particulière durant les 15 mois de l’agression sioniste contre le peuple palestinien à Ghaza».
Bendjama a ajouté que l’agence onusienne est «l’épine dorsale de la réponse humanitaire» et que son rôle «reste fondamental même lors des périodes de cessez-le-feu, où les efforts continuent pour répondre aux besoins primaires du peuple palestinien», avertissant que «l’arrêt des opérations de l’UNRWA constituerait une condamnation à mort pour les Palestiniens, en particulier pour les plus vulnérables d’entre eux, les réfugiés».
Le porte-parole a déclaré que les attaques contre l’UNRWA et les campagnes de désinformation à son encontre «ne sont pas nouvelles», soulignant que, depuis sa création, l’agence a subi «une attaque dévastatrice simplement parce qu’elle symbolise les réfugiés palestiniens et leur droit au retour, un droit que personne ne peut nier».
À cette occasion, le diplomate a affirmé que la question de la neutralité de l’agence «a été soulevée à plusieurs reprises», citant le rapport «Colonna» qui conclut que l’UNRWA a «une approche plus avancée en matière de neutralité que d’autres entités des Nations Unies ou des organisations non gouvernementales», ajoutant qu’en dépit de ces faits, «l’agence continue de faire face à des attaques et à des accusations graves».
Dans ce contexte, il a réaffirmé «la conviction de l’Algérie que toutes ces accusations doivent être enquêtées de manière indépendante et approfondie». Il «ne faut pas permettre que de fausses allégations nuisent au rôle vital que joue l’UNRWA dans la vie de millions de Palestiniens», ajoute-t-il.
Enfin, Bendjama a rappelé que le droit international est clair à cet égard : «L’entité sioniste, en tant que puissance occupante, doit garantir un traitement humain au peuple palestinien et répondre à tous ses besoins. Cette puissance n’a aucun droit souverain sur les territoires palestiniens occupés, y compris El Qods-Est, un principe énoncé à l’article 47 de la Quatrième Convention de Genève.»
Il a qualifié les lois récemment adoptées par le soi-disant parlement de l’entité sioniste, qui menacent l’existence même de l’agence, de «violations flagrantes et évidentes du droit international», insistant sur la nécessité de rester «unis dans notre opposition à ces lois et d’appeler à leur abrogation, car elles menacent non seulement les droits des réfugiés palestiniens, mais aussi la structure même du système international».