La bande de Ghaza continue de cristalliser l’attention internationale alors que des milliers de Palestiniens regagnent leurs foyers dans le nord du territoire après l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu. Ce retour, marqué par des scènes d’émotion et de résilience, intervient dans un contexte où les initiatives controversées de déplacements forcés et de solutions alternatives suscitent des condamnations internationales.
Alors que la communauté internationale cherche à stabiliser la situation, les voix palestiniennes, arabes et mondiales s’élèvent pour réaffirmer le droit du peuple palestinien à une paix juste fondée sur la légitimité internationale et la reconnaissance de leurs droits historiques. Des milliers de Palestiniens ont commencé à regagner le nord de la bande de Ghaza ce lundi matin dans le cadre du cessez-le-feu entré en vigueur le 19 janvier.
Par ailleurs, Donald Trump a appelé, samedi dernier, à «nettoyer» l’enclave palestinienne et à réinstaller les Palestiniens en Jordanie et en Égypte. Une proposition qui intervient une semaine après l’entrée en vigueur, le 19 janvier, d’un accord de cessez-le-feu, suspendant la guerre génocidaire que l’entité sioniste mène depuis le 7 octobre 2023.
Présidence : «Les scènes du retour dans le nord de la bande de Ghaza confirment que ce peuple restera ferme sur son sol»
Dans ce contexte, le porte-parole de la Présidence palestinienne, Nabil Abo Rudeina, a déclaré que les projets de déplacement et de «patrie alternative sont rejetés», qu’ils renforcent «l’instabilité et le chaos dans la région» et que l’alternative est la réalisation d’«une paix juste basée sur la légitimité internationale et l’initiative de paix arabe».
Il a ajouté que le peuple palestinien, qui a souffert des malheurs de 1948 et de 1967, «n’acceptera jamais ces projets», soulignant que «les scènes du retour de notre peuple dans ses maisons du nord de la bande de Ghaza malgré la destruction systématique et les crimes commis par les forces d’occupation sionistes confirment que ce peuple restera ferme sur son sol et que personne ne pourra lui faire quitter son pays».
Abo Rudeina a souligné que le fait que le peuple palestinien «s’accroche à sa terre et a prouvé à tous que la seule solution garantissant la sécurité et la stabilité est la reconnaissance de ses droits à mettre fin à l’occupation, à l’établissement de son Etat indépendant avec sa capitale El Qods-Est, à la non-atteinte à l’unité du territoire palestinien dans la bande de Ghaza, la Cisjordanie et El Qods-Est et à la préservation des lieux saints».
«L’Etat de Palestine, titulaire de la juridiction sur la bande de Ghaza comme le reste de la terre palestinienne»
Le porte-parole officiel de la Présidence palestinienne a affirmé que le président Mahmoud Abbas a, depuis le premier jour de l’agression contre le peuple palestinien et sa terre, a affirmé «la position palestinienne ferme sur la nécessité de mettre fin à l’agression, d’empêcher les déplacements, de ne couper aucun centimètre de la bande de Ghaza et que l’Etat de Palestine est le titulaire de la juridiction politique, juridique et administrative sur la bande de Ghaza comme le reste de la terre palestinienne», soulignant qu’il y a «une coordination continue avec la République arabe d’Egypte et le Royaume hachémite de Jordanie qui se sont tenus résolument pour empêcher le déplacement et avec tous les pays et parties arabes et internationales qui ont soutenu le Palestinien».
Pour sa part, la Ligue des Etats arabes a affirmé que «le véritable et unique» moyen de parvenir à la stabilité et à la paix au Moyen-Orient passe par le règlement de la question palestinienne, la mise en œuvre de la solution à deux Etats convenue au niveau international et l’incarnation de la paix palestinienne avec un Etat aux frontières du 4 juin 1967, avec El Qods pour capitale.
Le secrétariat général de la Ligue arabe a souligné, ce lundi dans un communiqué, que «contourner ces principes établis et ces déterminants stables, qui ont fait l’objet d’un consensus arabe et international, ne ferait que prolonger le conflit et rendre la paix plus inaccessible, augmentant ainsi les souffrances des peuples de la région, surtout le peuple palestinien».
Ligue arabe : «Les tentatives visant à expulser le peuple palestinien sont inacceptables et constituent une violation du droit international»
La Ligue arabe a souligné que la juste cause palestinienne «est la question de la terre et du peuple, et que les tentatives visant à expulser le peuple palestinien de ses terres, par le déplacement, l’annexion ou l’expansion des colonies, se sont révélées infructueuses dans le passé, sont inacceptables et constituent une violation du droit international, car la déportation forcée et le déplacement de personnes de leurs terres ne peuvent être qualifiés que de nettoyage ethnique».
Elle a ajouté que «l’étape actuelle exige un travail continu de la part de tous afin de stabiliser le cessez-le-feu et d’assurer sa poursuite en vue du démarrage immédiat de la reconstruction de la bande de Ghaza et de la guérison des blessures de sa population, qui a été exposée à quinze mois consécutifs de violences brutales, et la structure de la bande à une destruction sans précédent».
Le président du Parlement arabe, Mohamed Al-Yimahy, a exprimé «son rejet catégorique et sa condamnation sévère de toute initiative ou tentative d’expulsion du peuple palestinien de la bande de Ghaza qui vise à liquider la cause palestinienne», considérant que ces initiatives «constituent une violation flagrante des décisions de la légitimité internationale et des droits légitimes du peuple palestinien».
Parlement arabe : «Le déplacement forcé est un crime en vertu du droit international humanitaire»
Le président du Parlement arabe a affirmé dans un communiqué que «le déplacement forcé est un crime en vertu du droit international humanitaire», appelant la communauté internationale «à rejeter clairement et ouvertement une telle initiative et à adopter des positions qui promeuvent une paix juste et globale pour la cause palestinienne, qui consiste à mettre fin à toutes les formes d’occupation et à toutes les formes de guerre de génocide dans la bande de Ghaza et en Cisjordanie, et à travailler pour la paix et la sécurité dans la région». Il a réitéré le soutien du Parlement arabe au peuple palestinien «dans la défense de sa terre et son soutien à l’exercice de tous ses droits inaliénables».
OCI : «Les plans visant à expulser le peuple palestinien, une violation flagrante du droit international»
L’Organisation de la coopération islamique (OCI) a exprimé, lundi, de son côté, son rejet et sa condamnation des plans visant à expulser le peuple palestinien de sa terre, que ce soit de manière temporaire ou à long terme, et des tentatives de liquidation de la cause palestinienne, les qualifiant de «violations flagrantes du droit international et des résolutions des Nations unies».
Dans un communiqué, l’organisation a «renouvelé son appel à un retrait total des forces d’occupation sionistes, à une aide humanitaire suffisante pour toutes les régions de la bande de Ghaza, à l’assistance aux personnes déplacées pour leur retour chez elles et à la possibilité pour le gouvernement palestinien d’assumer ses responsabilités afin de préserver l’unité de la terre palestinienne, y compris la bande de Ghaza, la Cisjordanie et El Qods-Est». L’organisation a également insisté sur «l’importance de mettre en œuvre des programmes d’aide d’urgence, de relance économique et de reconstruction».
L’OCI a réaffirmé son «soutien inébranlable» au droit du peuple palestinien sur sa terre et ses lieux saints et a appelé la communauté internationale «à assumer ses responsabilités pour la mise en œuvre de la solution à deux Etats».
La Jordanie et l’Egypte rejettent catégoriquement toutes les tentatives de déplacement des Palestiniens
Le président de la Chambre des représentants de Jordanie, Ahmed Al-Safadi, a déclaré qu’au nom du peuple jordanien, «nous rejetons toutes les tentatives de déplacement des Palestiniens», affirmant que «la Jordanie ne sera pas une patrie de remplacement, et que cette patrie qui a fait des sacrifices et enduré les blessures, les blessures et le déni, résistera aux défis quels qu’ils soient».
A son tour, le ministère égyptien des Affaires étrangères a affirmé le soutien «continu» de l’Egypte à la détermination du peuple palestinien sur sa terre, à ses droits légitimes sur sa terre et sa patrie et aux principes du droit international, des traités internationaux et du droit humanitaire.
Le ministère égyptien a exprimé «son rejet de toute atteinte à ces droits inaliénables, que ce soit par la colonisation ou l’annexion de terres ou par l’évacuation de ces terres de leurs propriétaires par le déplacement ou l’encouragement au transfert ou au déracinement des Palestiniens de leurs terres, que ce soit temporairement ou à long terme, d’une manière qui menace la stabilité et laisse présager une extension supplémentaire du conflit à la région et compromet les chances de paix et de coexistence entre ses peuples».
L’Espagne rejette l’idée du président américain Donald Trump
En outre, le ministre espagnol des Affaires étrangères a rejeté ce lundi l’idée du président américain Donald Trump de «nettoyer» la bande de Ghaza et de relocaliser sa population vers d’autres pays arabes. «Notre position est claire : les Ghazaouis doivent rester dans la bande de Ghaza qui fait partie du futur Etat palestinien qui doit être contrôlé par un gouvernement unique», a déclaré le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, lors d’un discours à Bruxelles. «Dès que possible, la bande de Ghaza et la Cisjordanie devraient être gouvernées par une seule autorité nationale palestinien», a-t-il poursuivi.