Le groupe A3+ du Conseil de sécurité, composé de l’Algérie, de la Somalie, de la Sierra Leone et du Guyana, a exprimé son appel en faveur d’une résolution politique au conflit en République démocratique du Congo (RDC), soulignant l’importance du respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du pays.
Lors d’une session présidée par l’Algérie, l’ambassadeur Michael Imran Kanu, représentant de la Sierra Leone à l’ONU, a précisé que les consultations menées avec les Gouvernements de la RDC et du Rwanda, ainsi que les discussions avec le secrétariat de l’ONU, avaient «renforcé leur conviction selon laquelle la solution au conflit devait être politique plutôt que militaire».
«Nous affirmons clairement que la solution politique ne peut être dissociée du respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la RDC, un principe qui doit être respecté par tous les acteurs, qu’ils soient étatiques ou non», a insisté l’ambassadeur. Il a également souligné la nécessité «de mettre en œuvre les processus de paix de Nairobi et de Luanda, essentiels pour l’avenir de la RDC».
Les A3+ ont fermement condamné les récentes attaques du mouvement M23 contre les Casques bleus et le personnel militaire de la Force de la communauté de développement de l’Afrique australe (Sami-RDC). Ils ont salué les efforts de la Mission de l’ONU pour la stabilisation de la RDC (Monusco), qui continue de protéger les civils et de mener à bien son mandat.
«Nous appelons à une coopération constante entre la Monusco, les FARDC et la Sami-RDC, conformément aux mandats et résolutions du Conseil de sécurité», a ajouté Kanu, rappelant que la protection des civils congolais reste «une priorité centrale». «Nous exhortons la Monusco à poursuivre sa mission de protection de la population et des infrastructures civiles, notamment à Goma».
Dans ce cadre, les A3+ appellent le M23 à «mettre un terme aux hostilités et incitent le Gouvernement de la RDC à travailler de manière constructive avec toutes les parties concernées pour parvenir à une résolution pacifique du conflit».
«Nous appelons à la reprise des négociations diplomatiques entre la RDC et le Rwanda dans le cadre du processus de Luanda, afin de parvenir à une solution durable et pacifique, en particulier concernant la neutralisation des FDLR et leur retrait du territoire congolais», a ajouté l’ambassadeur Michael Imran Kanu.
Enfin, les A3+ ont lancé un appel aux soutiens du M23 pour qu’ils «cessent de compromettre la stabilité de la RDC et de la région». «Il est crucial que le Conseil de sécurité contribue à une désescalade du conflit sans accuser injustement une partie», a conclu l’ambassadeur.
Le groupe a également invité les responsables africains «à travailler de manière concertée avec toutes les parties prenantes pour revitaliser le processus de paix de Nairobi, soutenu par la communauté internationale».
«Le conflit en RDC a des conséquences dramatiques pour la population civile. 6,5 millions de personnes ont été déplacées, dont 34.000 récemment. 290 civils ont été blessés, dont 90 gravement», a précisé Kanu, avant de souligner les effets dévastateurs de l’offensive du M23 sur les infrastructures de Goma, «où 80 % des infrastructures électriques et d’approvisionnement en eau potable ont été endommagées».