Chargé par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf a présidé, ce lundi à New York, une réunion ministérielle du Conseil de sécurité, durant laquelle il a plaidé pour un processus politique constructif et sincère visant en priorité à parvenir, dans les meilleurs délais, à un règlement définitif de la question palestinienne.
Lors cette réunion consacrée à la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne, en présence du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies, Antonio Guterres, l’accord de cessez-le-feu entre le Mouvement de résistance palestinien, Hamas, et l’entité sioniste, entré en vigueur dimanche dernier, été le point central.
A l’occasion, Attaf a souligné que «le cessez-le-feu à Ghaza ne sera complet et pérenne qu’en s’appuyant sur un processus politique constructif, éclairé, résolu et sincère visant en priorité à parvenir, dans les meilleurs délais, à un règlement définitif de la question palestinienne, conformément à la solution à deux Etats, acceptée par la communauté internationale».
Dans ce cadre, il a affirmé que «l’Algérie, sous la direction du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et conformément à ses instructions, continuera à assumer son rôle et à participer à tous les efforts internationaux visant à répondre aux besoins humanitaires du peuple palestinien dans la bande de Ghaza dès la levée du blocus inique qui lui est imposé, et ce, en contribuant aux efforts de secours, en apportant de l’aide pour la construction d’hôpitaux de campagne dès que les conditions le permettront, mais aussi en continuant à soutenir l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), qui a été accusé à tort, diffamé et menacé, sans perdre sa raison d’être».
«Le processus de réconciliation nationale palestinienne demeure une nécessité absolue»
Et de poursuivre : «L’Algérie soutiendra et appuiera le processus de réconciliation et d’unité nationale palestinienne, un processus qui demeure une nécessité absolue et qu’il importe de mener à bien pour mettre fin aux divisions dont le peuple palestinien a pâti.»
Ainsi, l’Algérie s’emploiera à «renforcer la solution à deux Etats consacrée par la légalité internationale, en œuvrant à préserver les fondements de l’établissement de l’Etat palestinien indépendant et souverain, en favorisant son admission comme membre de plein droit à l’ONU et en encourageant les reconnaissances internationales à son égard en prévision de la conférence internationale qui devrait se tenir la mi-2025», a-t-il ajouté.
A propos de l’accord de cessez-le-feu à Ghaza, Attaf a adressé ses remerciements et exprimé sa gratitude au groupe de médiation internationale, qui «a travaillé sans relâche pour parvenir à cet accord, après 15 mois d’une guerre qui a causé un bilan tragique et indicible».
Concentrer les efforts sur la consolidation de l’accord de cessez-le-feu et suivre sa mise en œuvre
A ce titre, le chef de la diplomatie a exhorté le Conseil de sécurité à «concentrer ses efforts, à ce stade, sur trois principaux niveaux». Le premier consiste à «consolider cet accord» et à «suivre sa mise en œuvre dans toutes ses dimensions et à travers toutes ses étape», a-t-il expliqué, soulignant que «notre Conseil doit appuyer le groupe de médiation internationale dans la supervision de l’activation du cessez-le-feu complet et pérenne, de la levée des restrictions imposées aux efforts de secours humanitaire, du parachèvement de l’échange d’otages et de détenus et du retrait total des forces d’occupation israéliennes de la bande de Ghaza».
Le deuxième niveau, a-t-il dit, concerne «la nécessité pour le Conseil de sécurité de veiller à ce que les arrangements du (jour d’après) dans la bande de Ghaza respectent la volonté des Palestiniens, consacrent leurs ententes et protègent leurs aspirations à aller de l’avant dans la concrétisation de leur projet national sur le terrain». Attaf a indiqué que «Ghaza n’est pas une terre sans propriétaire ni une terre sans habitants. Son avenir doit être déterminé par les Palestiniens eux-mêmes, loin des ingérences étrangères qui ne peuvent qu’accentuer les divisions et les éloigner du processus de réconciliation nationale.»
Le ministre a également insisté sur le fait que «les arrangements du ‘’jour d’après’’ à Ghaza doivent aussi respecter l’unité du peuple palestinien, l’intégrité de la terre sur laquelle s’établira l’Etat palestinien et la communauté de destin du peuple palestinien. Ils doivent également accorder une place importante au plan de reconstruction de Ghaza et aux moyens d’accélérer sa mise en œuvre».
Attaf a conclu en expliquant que le troisième et dernier niveau est «lié à l’impératif de mettre à profit l’accord de cessez-le-feu pour lancer un véritable processus politique sous l’égide des Nations unie pour le règlement du conflit palestino-sioniste».
Guterres appelle les deux parties à tenir leurs engagements et appliquer pleinement l’entendement
Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a remercié l’Algérie pour l’avoir invité à présenter une allocution sur la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne, rendant hommage aux organisations et pays, dont le Qatar, ayant consenti des efforts «constants» en vue de parvenir à un accord de cessez-le-feu à Ghaza.
Guterres a appelé dans le cadre de l’accord, «les deux parties à tenir leurs engagements et appliquer pleinement l’entendement afin qu’il aboutisse à la libération de tous les détenus et à un cessez-le-feu permanent à Ghaza», notant que son organisation «fera tout ce qui est en son pouvoir pour soutenir ces efforts, notamment en termes d’acheminement de l’aide humanitaire dans toute l’enclave palestinienne».
Quatre mesures essentielles pour assurer l’efficacité du cessez-le-feu
De plus, il affirmé que l’ONU «est consciente des obstacles significatifs des défis et des contraintes qui subsistent», soulignant que «le cessez-le-feu devrait se traduire par au moins quatre mesures à mettre en œuvre sur le terrain».
La première de ces mesures serait de permettre aux agences de l’ONU, y compris l’UNRWA, d’accomplir leurs tâches sans entrave et d’y accéder rapidement et en toute sécurité par tous les canaux et points de passage possibles pour livrer de la nourriture, de l’eau, des médicaments, du carburant, des abris et des matériaux nécessaires pour réparer les destructions à Ghaza, y compris dans le Nord, ainsi que donner libre accès aux organisations locales et internationales et au secteur privé. La deuxième mesure consiste à assurer la sécurité, la sûreté et un environnement de travail propice à l’acheminement de l’aide et des services de base, dont des équipements nécessaires pour la protection et la communication. «Pour mener à bien nos tâches, les parties doivent coordonner avec les Nations unies de manière rapide et efficace. Il s’agit également de rétablir l’ordre public et la sécurité afin d’empêcher le pillage des fournitures humanitaires», a ajouté Guterres.
Troisièmement, les populations doivent avoir accès à une assistance vitale, y compris à une évacuation médicale pour ceux qui en ont besoin. «J’exhorte les Etats membres à accueillir les blessés», déclare-t-il, relevant que «des fournitures commerciales suffisantes doivent être autorisées à entrer à Ghaza pour répondre aux besoins de la population». La quatrième mesure concerne la protection des civils et ceux voulant rejoindre leur communauté doivent pouvoir le faire en toute sécurité.
Soutien continu à tous les efforts visant à faire progresser la paix et la stabilité
A cet effet, le responsable onusien a exhorté les membres du Conseil et les Etats membres à «soutenir les efforts visant à parvenir à un cessez-le-feu permanent, à garantir l’obligation de rendre des comptes et à créer les conditions nécessaires au redressement et à la reconstruction», en soulignant la nécessité de «permettre aux médias internationaux d’accéder à Ghaza pour rendre compte des faits sur le terrain».
Dans un autre registre, Guterres a regretté la détérioration continue de la situation en Cisjordanie occupée, exprimant sa «profonde inquiétude» face à «la menace qui pèse sur l’intégrité territoriale de la Cisjordanie occupée et de la bande de Ghaza».
Selon lui, «toute annexion de ce type constituerait une grave violation du droit international et il est clair qu’une plus grande stabilité au Moyen-Orient exige une action définitive en faveur d’une solution à deux Etats, conformément au droit international, aux résolutions des Nations unies et aux accords précédents», précisant que les Nations unies «continueraient à soutenir tous les efforts visant à faire progresser la paix et la stabilité».