La situation dans la bande de Ghaza et en Cisjordanie ne cesse de se détériorer. Les attaques des forces sionistes, la répression militaire et les violations des droits humains se poursuivent sans relâche. La communauté internationale se trouve face à une crise humanitaire sans précédent, avec un nombre incalculable de martyrs et des infrastructures de santé qui s’effondrent sous le poids de la guerre
Ce mercredi, selon des sources médicales palestiniennes, le nombre des martyrs à Ghaza a atteint plus de 45.936, une tragédie marquée par la perte de nombreuses vies innocentes, notamment celles de femmes et d’enfants, depuis le lancement de l’offensive le 7 octobre 2023. Le nombre des blessés a également explosé, avec un total de 109.274, alors que des milliers de victimes restent toujours coincées sous les décombres des bâtiments détruits.
La situation dans les hôpitaux de l’enclave palestinienne est également alarmante. Trois hôpitaux publics dans le nord de la bande de Gaza, Kamal Adwan, Beit Hanoun et Indonésien, ont été fermés en raison des bombardements des forces sionistes, et seulement 14 des 36 hôpitaux fonctionnent encore partiellement. Ces hôpitaux sont confrontés à de graves pénuries de fournitures médicales, ce qui aggrave encore la souffrance des populations locales.
UNRWA : «Les hôpitaux de la bande de Ghaza sont devenus des pièges mortels»
Le complexe médical Nasser, situé à Khan Younis, dans le sud de la bande de Ghaza, a été contraint de suspendre la majorité de ses services en raison d’une pénurie de carburant. Seulement les unités de soins intensifs, les opérations d’urgence et les services critiques continuent de fonctionner grâce à un petit générateur, dont la réserve de carburant est insuffisante pour garantir la continuité des soins.
Le complexe a exprimé de vives inquiétudes face à cette crise humanitaire, soulignant que «la quantité de carburant restante ne suffira qu’à faire fonctionner le générateur pendant trois heures supplémentaires». Il a lancé «un appel urgent aux autorités et aux institutions internationales pour fournir du carburant et garantir la continuité des soins médicaux pour les blessés et les malades».
De son coté, l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) a déclaré ce mercredi que «les hôpitaux de la bande de Ghaza sont devenus des pièges mortels». L’UNRWA a indiqué dans un message publié sur la plateforme X que les familles dans la bande de Ghaza «se désintègrent, que les enfants meurent de froid et que la faim tue des vies et a appelé à un cessez-le-feu immédiat».
Violations continues à El Qods et attaques contre la mosquée Al-Aqsa
La journée de mercredi, a également été marquée par de nouvelles violations à El Qods. Des colons ont pris d’assaut la mosquée Al-Aqsa, accomplissant des rituels talmudiques sous la protection des forces sionistes. Ce genre d’attaque s’inscrit dans une politique plus large visant à perturber la vie des Palestiniens, particulièrement en période de fêtes religieuses juives, où les restrictions à l’entrée des musulmans dans la mosquée sont renforcées.
Depuis octobre 2023, plus de 68.000 colons ont envahi la mosquée Al-Aqsa, avec 256 incursions au cours de l’année 2024. Ces attaques régulières ont conduit à des tensions accrues, la mosquée étant un symbole central pour les musulmans et un lieu sacré de prière. Les forces d’occupation sionistes ont intensifié leurs mesures de sécurité et de répression autour de la mosquée et dans la vieille ville d’El Qods.
Une répression sans fin en Cisjordanie
La répression des forces sionistes ne se limitent pas à la bande de Ghaza. Depuis mardi, elles mènent une série de campagnes d’arrestations en Cisjordanie. Selon les rapports, 45 Palestiniens, dont des femmes, des enfants et des ex-prisonniers, ont été arrêtés entre mardi et mercredi dans différentes villes de Cisjordanie, telles qu’Al Khalil, Naplouse et Ramallah. Ces arrestations font partie d’une politique systématique de répression et de représailles contre la population palestinienne. Ces actions visent à briser toute forme de résistance contre l’occupation et à dissuader la mobilisation populaire.
En parallèle à la répression militaire, les colons sionistes intensifient leurs activités en Cisjordanie. Hier, la construction d’une route coloniale entre Khirbet Tana, au sud-est de Naplouse, et la vallée du Jourdain a débuté. Ce projet a pour but de relier la route coloniale Alon à un nouveau poste de colonie créé après le début des attaques contre la bande de Ghaza. Ce projet s’inscrit dans une politique de colonisation visant à modifier la configuration territoriale de la Cisjordanie au profit des colons, en déplaçant les agriculteurs palestiniens et en annexant davantage de terres.
Des colons exigent une intensification des destructions en Cisjordanie à l’image de la bande de Ghaza
Des rapports ont également révélé que les colons demandent une intensification des destructions en Cisjordanie, en référence aux destructions massives subies par la bande de Ghaza depuis octobre 2023. Certains colons ont exprimé leur souhait de voir la Cisjordanie transformée en ruines et font pression sur leur gouvernement pour qu’il applique une politique similaire à celle menée dans la bande de Ghaza.
Le ministre sioniste des Finances et chef du parti d’extrême droite Religious Zionism, Bezalel Smotrich, a exprimé son désir de détruire des villes palestiniennes en Cisjordanie, notamment Naplouse et Jénine, et d’imposer des destructions massives à grande échelle.
MAE palestinien : «Aucune justification à l’échec de la communauté internationale à protéger les civils»
Dans ce contexte, le ministère des Affaires étrangères palestinien, a indiqué que la communauté internationale et le Conseil de sécurité portent «l’entière responsabilité» des conséquences de leur incapacité à mettre fin au génocide en cours dans la bande de Ghaza.
Dans un communiqué publié ce mercredi, le ministère a ajouté que «la poursuite de cet échec encourage l’entité sioniste à aggraver la catastrophe humanitaire et à détruire ce qui reste d’éléments de vie dans la bande de Ghaza en la transformant en un terrain brûlé impropre à la vie humaine, poussant plus de deux millions de citoyens au déplacement forcée hors de la bande».
Exigence de mettre en œuvre les résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale de l’ONU
Le ministère a déclaré qu’il n’y «avait aucune justification politique, juridique, sécuritaire ou morale pour l’échec de la communauté internationale à protéger les civils et à forcer l’entité sioniste à remplir ses obligations légales en tant que puissance occupante». De plus, il a souligné «la nécessité pour la communauté internationale de dépasser les problèmes superficiels résultant de la poursuite de l’occupation des terres de l’Etat palestinien».
Le ministère a ajouté : «Ce qui est nécessaire, c’est de ne pas prolonger l’occupation et de commencer immédiatement à mettre en œuvre la résolution 2735 du Conseil de sécurité de l’ONU et la résolution de l’Assemblée générale qui a adopté l’avis consultatif de la Cour internationale de justice (CIJ) en tant que plus haut organe judiciaire du monde».