Aujourd’hui marque la 37e commémoration de l’éclatement de la première Intifada, surnommée «Intifada des pierres», un soulèvement qui a duré de 1987 à 1994. Cet événement marquant de l’histoire palestinienne trouve ses racines dans la mort tragique de quatre Palestiniens le 8 décembre 1987 dans la bande de Ghaza.
Talib Abu Zaid (46 ans), Esam Hamoudeh (29 ans), Shaaban Nabhan (26 ans) et Ali Ismaïl (25 ans), des travailleurs, ont été tués après avoir été renversés par un camion conduit par un colon sioniste extrémiste, Herzl Bokbaza, près du point de passage de Beit Hanoun. Le lendemain, le 9 décembre 1987, le camp de réfugiés de Jabaliya, au nord-est de Ghaza, est devenu le théâtre de manifestations spontanées. Ces protestations ont rapidement dégénéré en violents affrontements avec les forces d’occupation sionistes, causant la mort de Hatem Al-Sissi, le premier martyr de l’Intifada. Ce soulèvement populaire s’est rapidement propagé aux autres camps de réfugiés et villes de la Cisjordanie et de la bande de Ghaza, engendrant des centaines de martyrs, des milliers de blessés et des dizaines de milliers de prisonniers.
Les statistiques de la Fondation pour le soin des familles, des martyrs et des prisonniers indiquent que «1.550 Palestiniens ont perdu la vie durant cette révolte». «Entre 100.000 et 200.000 Palestiniens ont été arrêtés et plus de 70.000 blessés, dont 40 % souffrent de handicaps permanents», selon les statistiques. Le bilan humain est d’autant plus lourd «avec 40 Palestiniens morts sous la torture dans les prisons de l’entité sioniste».
Les violations sionistes ont continué de s’intensifier tout au long de l’Intifada, comme en témoignent les rapports du Centre d’information sioniste pour les droits de l’Homme, B’Tselem.
Ce dernier a recensé des milliers de maisons palestiniennes démolies, des centaines de colons tués, ainsi que des milliers de déportations et de tortures de civils. Parallèlement, les autorités sionistes ont systématiquement usé de la détention administrative et de la destruction des maisons comme moyens de punition collective.
Aujourd’hui, la mémoire de cette première Intifada est toujours vivace dans les esprits palestiniens. Elle symbolise la résistance face à l’occupation, mais aussi l’héroïsme et le sacrifice de milliers de Palestiniens qui ont perdu la vie pour la liberté et la dignité de leur peuple. Malheureusement, cette lutte continue aujourd’hui sous une forme tragique et dévastatrice.
Fatah : «La première Intifada est un jalon important dans l’histoire de notre peuple»
En cette triste commémoration, le mouvement de libération nationale palestinien Fatah a affirmé que la première Intifada est «un tournant majeur dans le conflit contre le système d’occupation coloniale sioniste, marquant un jalon important dans l’histoire de notre peuple qui a fait d’énormes sacrifices dans sa lutte nationale pour arracher sa liberté et son indépendance».
«Notre peuple résistera, grâce à sa détermination, à toutes les conspirations visant à liquider sa cause, en particulier les projets d’annexion et de transfert. C’est là une position catégorique exprimée par la direction palestinienne, représentée par le président Mahmoud Abbas», a-t-il ajouté.
Dans un communiqué publié dimanche par le département des médias, de la culture et de la mobilisation intellectuelle à l’occasion du 37e anniversaire de la première Intifada, qui coïncide avec le 9 décembre, le Fatah a souligné que «malgré cette glorieuse Intifada, qui a débuté dans le camp de Jabalya, le peuple palestinien subit actuellement une guerre d’extermination sioniste systématique depuis le 7 octobre dernier».
«Le peuple palestinien ne renoncera jamais à ses droits nationaux légitimes quels que soient les sacrifices»
Le Fatah a réaffirmé que «le peuple palestinien ne se soumettra pas et ne renoncera pas à ses droits nationaux légitimes quels que soient les sacrifices nécessaires et qu’il n’acceptera aucune tentative de dissoudre son unité territoriale, géographique et politique».
«Il maintiendra son projet national sous la direction de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), le représentant légitime et unique de notre peuple», a ajouté le mouvement.
Le Fatah a salué «l’âme des martyrs du peuple palestinien, en particulier ceux de la première Intifada, et de tous les martyrs de notre peuple et de notre nation», soulignant que ces sacrifices «constituent une étape importante vers la libération et l’émancipation du peuple palestinien, menant à la déclaration d’indépendance et à la réalisation de ses droits nationaux légitimes».
Union générale des écrivains palestiniens : «La première Intifada est un symbole universel de lutte et de résistance»
Pour sa part, l’Union générale des écrivains palestiniens (UGEP) a affirmé que la première Intifada, qui a éclaté il y a 37 ans, est «un symbole universel de lutte et de résistance grâce aux sacrifices considérables consentis par le peuple palestinien». Dans un communiqué publié à l’occasion du 37e anniversaire du déclenchement de la première Intifada palestinienne, l’UGEP a salué «la résilience du peuple palestinien qui commémore cet anniversaire au rythme de la poursuite de la lutte nationale, malgré l’escalade sioniste continue et les attaques incessantes».
Dans le communiqué il est souligné que l’Intifada des pierres «est un tournant historique, brisant l’arrogance sioniste et forçant les forces d’occupation sionistes à se retirer de la bande de Ghaza et de certaines parties de la Cisjordanie». Il a précisé que cette Intifada constitue «la base pour l’ancrage de l’entité politique palestinienne et l’établissement d’institutions nationales, malgré le recul de l’entité sioniste sur les engagements signés et la continuation des politiques sanguinaires visant à saper l’existence palestinienne».
En conclusion, l’UGEP a appelé à «la nécessité de mettre fin à l’agression sanglante continue dans la bande de Ghaza et à l’occupation de la Cisjordanie», tout en réaffirmant «le droit du peuple palestinien à la liberté, au retour et à l’établissement de son Etat indépendant avec El Qods comme capitale».