Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, supervisant, ce mardi, au Centre international des conférences (CIC) «Abdelatif Rahal» à Alger, la cérémonie de célébration du 50e anniversaire de la création de l’Union nationale des paysans algériens (UNPA), a souligné que l’Algérie a fait de la sécurité alimentaire un pari stratégique, saluant les efforts et la conscience élevée des paysans algériens.
Dans une allocution lors de la cérémonie qui s’est déroulée en présence de hauts responsables de l’Etat, des membres du Gouvernement et des cadres supérieurs ainsi que les membres de l’UNPA, le président de la République a indiqué que la célébration du 50e anniversaire de la création de l’UNPA coïncide avec la commémoration du 70e anniversaire du déclenchement de la glorieuse Révolution de libération, une occasion qui «nous rappelle les souffrances de nos campagnes et de nos zones rurales, les sacrifices de leurs honorables habitants et l’attachement inébranlable des hommes à la terre et à l’honneur de l’Algérie».
A cette occasion, le président Tebboune a relevé que «notre pays a fait de la sécurité alimentaire un pari stratégique que nous devons relever dans un monde où l’alimentation constitue désormais une arme redoutable et hautement influente», saluant de même, «les efforts des paysans qui ont fait preuve, lors de la conjoncture exceptionnelle résultant de la crise sanitaire (pandémie de Covid-19), d’un sens aigu du patriotisme et d’une conscience élevée de la nature du défi».
«En effet, ils ont veillé à assurer la disponibilité des produits agricoles, à un moment où le monde entier était en proie à une paralysie sans précédent qui a entraîné une grave pénurie de denrées alimentaires de base», a-t-il ajouté, soulignant qu’«ils ont relevé le défi avec l’aide de l’Etat qui les a accompagnés dans leurs efforts de production».
Les start-up et petites entreprises au cœur de la transition vers la modernisation du secteur
Insistant sur «la dimension stratégique» que revêt l’orientation vers la modernisation et l’exploitation des techniques modernes pour la relance de l’agriculture et du monde rural, le développement des énormes potentialités agricoles du pays et l’augmentation des niveaux de production, le président de la République a rappelé les décisions et mesures prises par l’Etat au profit du secteur, dont l’augmentation du niveau de subvention de certains produits de base, à l’instar du relèvement du prix d’achat des céréales et des légumineuses auprès des agriculteurs, le relèvement du taux de subvention des engrais à 50% de leur prix de référence, afin d’atténuer l’impact de l’augmentation de leurs prix sur les marchés internationaux, ainsi que le raccordement de dizaines de milliers d’exploitations agricoles et de périmètres agricoles au réseau électrique.
Selon le chef de l’Etat, l’objectif de ces décisions et mesures «était d’accompagner et de soutenir les paysans, tout en ouvrant la voie à la jeune génération d’ingénieurs agronomes à travers les petites entreprises et les start-up», sur lesquelles «nous comptons pour opérer la transition vers la modernisation du monde agricole et atteindre l’autosuffisance dans les récoltes stratégiques à court terme, notamment le blé dur, le maïs et l’orge», ajoute-t-il.
Le président Tebboune a également exprimé sa «satisfaction quant à la prise de conscience généralisée face à ces défis, au sein du secteur et parmi les différents acteurs», soulignant encore une fois «l’importance de la filière des céréales dans notre stratégie agricole, compte tenu de notre grande consommation de cette matière et de l’instabilité du marché mondial».
Les acteurs du secteur appelés à davantage de mobilisation sur le terrain
Dans ce cadre, il a réitéré «les orientations pour relever les capacités de stockage et mettre en œuvre le programme tracé à cet effet», rappelant ainsi, son engagement «pour la mise en valeur d’un million d’hectares par irrigation, en particulier dans notre Sud, d’ici à 2027, l’objectif étant d’élargir les superficies des cultures stratégiques telles que le blé dur, le maïs jaune et les oléagineux», notant que «le champ est ouvert aux investisseurs nationaux et étrangers pour adhérer à cette démarche et profiter des facilitations pour concrétiser leurs projets».
Après avoir insisté sur la numérisation et l’importance des données et des statistiques précises en tant que principes de base pour l’élaboration des politiques de développement, le Président a rappelé «la réalisation du Recensement général de l’agriculture (RGA), le troisième dans l’histoire du secteur», relevant que «les premiers résultats nous aideront à économiser du temps et des efforts, pour concrétiser notre vision visant à promouvoir le secteur agricole et à mobiliser les ressources afin d’atteindre le maximum en termes d’indépendance».
«Je suis persuadé que les agriculteurs sont en mesure de réaliser, dans un avenir proche, les résultats souhaités en matière d’autosuffisance et de sécurité alimentaire…», a indiqué le président Tebboune, les invitant ainsi que les éleveurs et tous les acteurs, à «davantage de mobilisation sur le terrain», soulignant sa conviction «de leur attachement à notre terre pure et généreuse et de leur pleine conscience des défis qui nous attendent».
«Le dossier du foncier agricole sera clôturé définitivement en 2025»
En outre, il a salué «la jeunesse ambitieuse orientée vers l’investissement dans le domaine agricole, toutes filières confondues», avant de dire : «Nous comptons sur l’engagement de ces jeunes, sur leurs compétences et leur spécialisation en sciences et techniques agricoles pour opérer une véritable relance du secteur, reflétant les capacités et les potentialités de l’Algérie, un pays prometteur en plein essor.»
D’autre part, le président de la République a indiqué que «le foncier agricole est un problème hérité depuis l’indépendance, mais nous nous attellerons à clore définitivement ce dossier en 2025», appelant à ce titre, le Premier ministre, le ministre des Finances et tous les membres du Gouvernement à «travailler avec les agriculteurs pour trouver une solution à ce dossier ainsi que les cadres juridiques devant définir et protéger la propriété foncière».
Instruction d’ouvrir les banques à tous les investisseurs dans les chambres froides et le stockage
A la même occasion, le Président, en évoquant la question du «manque ou de l’interruption des financements à certains moments», qu’il a qualifiée de «signe de sous-développement», a ordonné aux banques «d’ouvrir leurs guichets pour octroyer des crédits à tout agriculteur désirant investir dans les chambres froides et le stockage des produits agricoles, afin de garantir la stabilité du marché et lutter contre la spéculation et la pénurie».
Aussi, le président de la République a révélé que «le secteur agricole a généré en 2024 une valeur de 37 milliards de dollars et contribue à hauteur de 15 % au PIB, par rapport à l’industrie qui reste à 5 %», mettant l’accent sur «la nécessité d’une relation organique entre l’agriculture et l’industrie».
A cet effet, il a précisé que «la gestion centralisée de l’agriculture n’apporte aucun résultat et qu’il faut ouvrir la voie et l’initiative aux agriculteurs», notant que «le ministère de l’Agriculture n’est pas censé décider de tout dans ce secteur et que des solutions adéquates doivent être recherchées».
Le chef de l’Etat a exprimé «son soutien aux fédérations des agriculteurs», en les invitant «à proposer des solutions», soulignant que «l’Algérie vit aujourd’hui une période charnière pour atteindre l’autosuffisance».
Concernant la filière des viandes, le Président a déclaré : «Au lieu d’importer des moutons pour l’Aïd, nous devons trouver une solution au problème de la cherté des viandes rouges, afin de garantir la stabilité du marché du bétail, tout en apportant également des solutions à la filière des aliments de bétail.»
Le SG de l’UNPA salue l’empreinte notable du président de la République dans le secteur
S’exprimant lors de la cérémonie, le secrétaire général de l’UNPA, Abdellatif Dilmi, a salué les efforts du président de la République, pour promouvoir le secteur agricole ainsi que pour soutenir et accompagner les agriculteurs.
Dans ce cadre, Dilmi a déclaré : «Au nom de tous les agriculteurs, éleveurs et investisseurs, nous reconnaissons aujourd’hui l’empreinte notable du président de la République dans le secteur agricole et de l’importance qu’il accorde, en grande partie dans son programme, à ce domaine vital.»
Il a remercié le président de la République pour «tout ce qu’il a fait pour ce secteur, qui constitue le moteur principal de l’économie nationale, et levier pour ajuster la balance des paiements, contribuant ainsi à promouvoir l’agriculture et les agriculteurs», ainsi que pour «son soutien aux agriculteurs notamment par le report du remboursement de leurs dettes ainsi que la distribution gratuite de semences et d’engrais pour améliorer leur situation matérielle et sociale».
Le secrétaire général de l’Union a de plus, salué «l’intérêt porté par le Président à la production agricole en tant que pilier de la souveraineté nationale».
Il convient de mentionner que l’Union nationale des paysans algériens a honoré le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, en reconnaissance de son soutien important aux agriculteurs, de ses efforts pour promouvoir le secteur agricole, ainsi que pour son engagement remarquable en faveur de l’autosuffisance et de la sécurité alimentaires.
Cette distinction a pris la forme de la remise du bouclier de l’UNPA au président de la République par le secrétaire général de l’Union.
La cérémonie de la 50e anniversaire de la création de l’Union nationale des paysans algériens s’est tenue sous le slogan : «Engagement, développement, prospérité».