Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a officiellement signé la loi de finances pour l’année 2025, marquant ainsi une étape clé dans les projets économiques du pays. La cérémonie s’est déroulée ce dimanche au siège de la présidence de la République, en présence de hauts responsables de l’État.
À l’issue de cet événement, le président a pris une photo-souvenir avec les membres du nouveau gouvernement, symbolisant l’unité et l’engagement pour la réussite des réformes économiques.
Adoptée par le Conseil de la nation et l’Assemblée populaire nationale (APN) en novembre 2024, cette loi vise à soutenir les secteurs clés de l’économie tout en préservant le pouvoir d’achat des citoyens. Plusieurs mesures ont été mises en place pour promouvoir l’investissement et renforcer la croissance nationale, notamment la mise en place d’un cadre fiscal incitatif pour les entreprises et les citoyens.
Un appui considérable pour l’investissement et l’économie nationale
La loi prévoit une augmentation des recettes budgétaires de 3,5%, atteignant ainsi 8.523,06 milliards de dinars en 2025, tandis que les dépenses budgétaires devraient augmenter de 9,9%, pour un total de 16.794,61 milliards de dinars. Ces chiffres illustrent la volonté de l’État de renforcer ses investissements tout en garantissant une gestion rigoureuse des finances publiques.
Le texte de loi repose sur un prix de référence du pétrole brut fixé à 60 dollars le baril pour la période 2025-2027, tandis que le prix du marché est maintenu à 70 dollars durant la même période. Cette base permet une prévision de croissance économique de 4,5% pour 2025, avec une croissance hors hydrocarbures estimée à 5%.
Mesures fiscales incitatives et soutien à l’entrepreneuriat et à l’innovation
L’un des volets importants de cette loi est le soutien à l’entrepreneuriat et à l’innovation. Ainsi, des mesures spécifiques ont été prises pour encourager les investissements dans la recherche et le développement. Un abattement de 30% sur le bénéfice comptable est offert pour les dépenses liées à l’innovation et à la recherche, dans la limite de 200 millions de dinars. De plus, les start-up et incubateurs bénéficient de réductions fiscales, notamment l’exonération des droits d’enregistrement et de publicité foncière.
Par ailleurs, un nouveau dispositif d’émission de «sukuk souverains» permet aux citoyens et aux entreprises de participer au financement des infrastructures publiques, avec des avantages fiscaux tels que l’exemption d’impôts sur les revenus générés pendant cinq ans. Ces initiatives visent à dynamiser les investissements dans des secteurs stratégiques et à encourager les partenariats public-privé.
Une attention particulière au pouvoir d’achat des citoyens
La loi de finances 2025 n’oublie pas la question cruciale du pouvoir d’achat. Plusieurs mesures ont été introduites pour alléger le fardeau fiscal des citoyens. En ce sens, l’exonération de la TVA sur les importations de viandes blanches et de produits de première nécessité jusqu’en 2025 figure parmi les principales mesures. De plus, l’État prévoit une extension de l’exonération de TVA sur certains produits alimentaires et la prorogation du taux réduit de 5% pour les importations de cheptels et viandes fraîches.
Les mesures prévues dans cette loi visent également à améliorer l’accès au logement avec des crédits bonifiés pour les bénéficiaires du programme de location-vente «AADL 3», ainsi qu’une réduction de 10% pour ceux qui choisissent de solder leur logement avant terme.
Une vision ambitieuse pour l’avenir économique
En termes de chiffres clés, la loi de finances 2025 annonce un produit intérieur brut (PIB) prévisionnel de 37.863 milliards de dinars, soit environ 278,71 milliards de dollars, avec des exportations de biens estimées à 50,9 milliards de dollars et des importations à 46,07 milliards de dollars. La balance commerciale devrait enregistrer un excédent de 4,83 milliards de dollars, et les réserves de change devraient atteindre 72,95 milliards de dollars, couvrant ainsi 16 mois d’importations.
La loi de finances 2025 marque un tournant dans la politique économique de l’Algérie. Avec une approche centrée sur l’investissement, la numérisation, l’innovation et le soutien au pouvoir d’achat, le gouvernement met en place les conditions nécessaires pour une croissance durable. Les mesures prises pour stimuler l’entrepreneuriat, améliorer les conditions de vie et renforcer les finances publiques devraient contribuer à la construction d’une économie plus robuste et plus résiliente face aux défis mondiaux.