Le Conseil de sécurité a échoué, ce mercredi, à adopter un projet de résolution appelant à un cessez-le-feu immédiat à Ghaza. Le projet de résolution a obtenu le soutien de 14 membres sur les 15 du Conseil, mais n’a pas été adopté en raison de l’utilisation par les États-Unis de leur droit de veto.
A l’occasion, le Représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, Amar Bendjama a souligné : «Aujourd’hui, nous avons manqué une nouvelle occasion (…). Cet échec aura des conséquences dévastatrices sur l’ordre international», assurant que «l’Algérie poursuivra ses efforts au Conseil de sécurité pour qu’une résolution imposant un cessez-le-feu dans l’enclave palestinienne soit adoptée».
Bendjama a promis disant : «Soyez en sûrs, ce ne sera pas la dernière fois que le Conseil de sécurité sera contraint de travailler sur une résolution relative à la Palestine (…) Nous reviendrons sous peu au Conseil pour exiger un cessez-le-feu immédiat, sans conditions et permanent à Ghaza, et cette fois-ci en étant plus fermes encore», ajoutant que «nos efforts ne s’arrêteront pas tant que le Conseil n’aura pas pris de mesures décisives».
Le blocage de ce projet de résolution, une sorte de blanc-seing à l’adresse de l’occupant pour poursuivre ses crimes
«C’est une journée triste pour le Conseil de sécurité, pour l’ONU et pour la communauté internationale dans son ensemble», a déploré l’ambassadeur, notant que «le projet de résolution que le Conseil n’a pas pu adopter aujourd’hui visait uniquement à interrompre ce silence écrasant, cinq mois après l’adoption de la résolution 2735 (relative à un cessez-le-feu à Ghaza). Cinq mois pendant lesquels le Conseil est demeuré les poings liés». «Ce texte est loin d’être parfait, mais il représentait le minimum qui aurait dû nous unir», estime le représentant permanent de l’Algérie, rappelant que «l’Algérie n’a eu de cesse de demander l’application des résolutions du Conseil de sécurité et l’imposition de sanctions à ceux qui défient la volonté collective de la communauté internationale», tout en indiquant que des «concessions importantes ont été accordées pendant les négociations et pourtant un membre a décidé de faire obstacle à toute action du Conseil de sécurité».
Selon le diplomate, «le blocage de ce projet de résolution est une sorte de blanc-seing à l’adresse de l’occupant sioniste pour poursuivre ses crimes à Ghaza», disant que «le message envoyé aujourd’hui à la puissance occupante sioniste est clair : ‘’vous pouvez continuer votre génocide, vous pouvez continuer à punir collectivement le peuple palestinien en toute impunité’’». Au peu : alors que l’écrasante majorité des pays du monde est solidaire (avec vous), d’autres pays demeurent indifférents à vos souffrances», a-t-il poursuivit.
Combien d’enfants devraient devenir orphelins avant que le Conseil de sécurité ne réagisse ?
«Nous devons nous demander aujourd’hui, en tant qu’êtres humains, est-ce que 44.000 Palestiniens morts ne suffisent pas ? 70% de ces victimes sont des femmes et des enfants. Combien d’autres devront encore mourir pour que le Conseil impose un cessez-le-feu ?», s’est-il demandé. «Est-ce que le nombre d’orphelins à Ghaza n’est pas suffisant ? Aujourd’hui, il se situe entre 17.000 et 18.000. Beaucoup de ces orphelins n’ont aucun membre de leur famille encore vivant pour s’occuper d’eux. Ghaza, jadis connue comme la ville des enfants est tragiquement devenue la ville des orphelins», a-t-il constaté, se demandant là encore combien d’enfants devraient devenir orphelins avant que le Conseil de sécurité ne réagisse.
Le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies a attiré l’attention, en outre, sur le fait que le nombre de journalistes tués en une année à Ghaza, était supérieur à ceux tués à la fois durant la Seconde Guerre mondiale et la guerre du Vietnam. Il a également signalé que le nombre de travailleurs humanitaires tués au cours de l’agression sioniste à Ghaza, était «le plus élevé de l’histoire». Tout en indiquant qu’un millier de personnes travaillant dans le secteur de la santé avaient été tuées dans l’enclave palestinienne, il s’est interrogé au sujet du silence des défenseurs des droits humains.
«N’est-il pas suffisant que la quasi-totalité de la population de Ghaza soit contrainte de se déplacer et qu’elle soit confrontée à la famine ? Des personnes sont déjà mortes de faim. Combien d’autres encore devront mourir de faim avant que le Conseil ne réagisse ?», s’est encore demandé Bendjama.
«Au cours de l’année écoulée, le Conseil de sécurité a adopté quatre résolutions, des négociations ont été menées, des appels ont été lancés des quatre coins du monde et pourtant rien n’a arrêté la machine à tuer (sioniste) à Ghaza. La raison (de cet état de fait) est malheureusement claire : les dirigeants (sionistes) agissent en sachant qu’ils jouissent d’une impunité et d’une immunité totales. Ils sont certains que le Conseil de sécurité, chargé de maintenir la paix et la sécurité internationales au titre de la Charte des Nations unies, sera empêché d’agir pour mettre un terme au génocide», a-t-il fait savoir.