Véritable repère patriotique et sportif, Rachid Mekhloufi, ancienne légende de la glorieuse équipe du Front de libération nationale (FLN), s’est éteint vendredi à l’âge de 88 ans des suites d’une longue maladie. Il laisse derrière lui une carrière brillante, tant en tant que joueur qu’entraîneur, marquée par un profond engagement patriotique et une contribution inestimable au football algérien.
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a présenté ses sincères condoléances et exprimé sa profonde compassion suite au décès de l’ancien joueur de l’équipe du FLN Rachid Mekhloufi.
«Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a appris avec une profonde affliction le décès de la légende du football algérien, le moudjahid Rachid Mekhloufi, joueur de l’équipe du Front de libération nationale, ancien entraîneur de l’équipe nationale et ancien président de la Fédération algérienne de football», lit-on dans le message de condoléances. En cette douloureuse épreuve, le président de la République «présente ses condoléances les plus sincères à la famille du défunt et à la famille du football algérien, priant Allah le Tout-Puissant d’accorder au défunt Sa sainte miséricorde, de l’accueillir en Son vaste paradis et de prêter patience et réconfort à ses proches».
Né le 12 août 1936 à Sétif, Mekhloufi débute sa carrière de footballeur à l’USMF Sétif en catégorie juniors avant de rejoindre l’USMS en tant que joueur senior. A 18 ans, il s’envole pour l’AS Saint-Étienne en 1954, où il évolue pendant quatre années avant de rejoindre la glorieuse équipe du FLN en 1958, refusant ainsi de participer à la Coupe du monde 1958 en Suède avec l’équipe de France. Ce choix symbolise son engagement envers la cause de l’indépendance de l’Algérie, un engagement qu’il partagera avec d’autres joueurs algériens évoluant en France.
Rachid Mekhloufi, aux côtés de figures comme Mokhtar Aribi et Abdelhamid Kermali, se rend en Tunisie via la Suisse pour rejoindre les rangs de l’équipe du FLN. Avec cette équipe, il disputera de nombreux matchs à travers le monde, contribuant ainsi à porter la voix de la Révolution algérienne. «Les membres composant cette glorieuse équipe étaient non seulement de niveau mondial, mais formaient l’une des plus fortes équipes du monde. Et si l’on avait participé à un Mondial, on serait allé loin», disait Mekhloufi.
Après l’indépendance de l’Algérie, Mekhloufi poursuit sa carrière professionnelle, remporte plusieurs titres avec l’AS Saint-Etienne et brille également au sein de l’équipe nationale algérienne. Sa reconversion en tant qu’entraîneur fut couronnée de succès, notamment avec la médaille d’or des Jeux méditerranéens en 1975 à Alger après une victoire contre la France (3-2) et la médaille d’or des Jeux africains en 1978 où l’Algérie triomphe du Nigeria (1-0) au stade olympique du 5-Juillet. Il fait également partie du staff technique de l’équipe algérienne lors du Mondial 1982 en Espagne, où l’Algérie réalise l’exploit de battre l’Allemagne (2-1).
L’annonce de son décès a suscité de nombreuses réactions émouvantes et des hommages appuyés du monde sportif et bien au-delà. Jean-Michel Larqué, ancien capitaine de l’AS Saint-Etienne, a rendu un bel hommage à celui qu’il considère comme son idole. «Rachid Mekhloufi faisait tout ce que j’avais envie de faire avec un ballon, c’était mon idole. Je le regardais et l’admirais au plus haut point, je n’ai jamais réussi à lui arriver à la cheville, il était fabuleux», a déclaré l’ex-capitaine des Verts, les larmes aux yeux.
Rachid Mekhloufi aura marqué l’histoire du football, non seulement par son talent exceptionnel, mais également par son engagement indéfectible envers son pays et la révolution. Il laisse un héritage de patriotisme et de réussite qui continue d’inspirer les générations futures.