La Rencontre nationale sur les perspectives d’investissement dans les cultures stratégiques et la valorisation des races locales, qui s’est tenue à Naâma sous le haut patronage du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a débuté ce samedi.
Lors de son discours à cette occasion, le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, a souligné que le secteur agricole est «considéré, comme un secteur stratégique, pour l’économie nationale, où l’industrie alimentaire représente la plus grande part, contribuant à hauteur de 50 % du Produit intérieur brut industriel, hors secteur des hydrocarbures».
Le ministre a également souligné, que «l’objectif de cette rencontre, est d’attirer des projets d’investissement, dans l’agriculture stratégique et l’industrie alimentaire, de la wilaya de Naâma, en raison de ses qualifications et de l’abondance, de ses ressources foncières».
Aoun a révélé, que «le renforcement de l’intégration, entre les secteurs industriel et agricole, est nécessaire pour développer le secteur des industries alimentaires, qui dépendent de produits agricoles, pour les transformer en produits à valeur ajoutée», d’autant plus, explique-t-il, que «la wilaya de Naâma a un caractère pastoral, qui permet de concrétiser plusieurs projets».
En conclusion, le ministre a remercié tous ceux qui ont participé à l’efficacité de cette rencontre, qui contribuera «inévitablement, au développement de l’industrie de transformation, considérée comme d’une importance capitale, pour l’économie nationale».
«Des mesures concrètes, pour faciliter les forages agricoles, à Naâma», selon Derbal
De son coté, le ministre de l’Hydraulique, Taha Derbal, a indiqué que son département s’est engagé, à «faciliter encore plus, les procédures d’octroi des autorisations de forages, aux agriculteurs pour réaliser leurs puits, à Naâma».
Il a affirmé, que «des instructions ont été récemment données, aux services de l’hydraulique, afin d’alléger le dossier de demande d’autorisation, sans pour autant, arriver à un stade pouvant satisfaire tous les fellahs».
Et d’ajouter : «Nous savons, qu’il y a toujours une certaine insatisfaction, mais nous continuons, à travailler dans le sens d’aider et d’accompagner, tous les professionnels du secteur».
Derbal a appelé, par ailleurs, à une utilisation plus rationnelle, des ressources en eau, en encourageant le recours aux nouvelles techniques d’exploitation.
Fazia Dahleb : «Un programme d’installation de stations d’énergie solaire, au profit des agriculteurs et des investisseurs»
La ministre de l’Environnement et des Énergies renouvelables, Fazia Dahleb, a affirmé, quant à elle, que son ministère a «lancé un programme d’installation de stations d’énergie solaire, destiné aux agriculteurs et aux investisseurs, actifs dans le domaine de l’agriculture stratégique, pour irriguer 3 000 hectares de terres, éloignées du réseau électrique».
Elle a expliqué, que le financement de ce programme est partagé, entre le ministère de l’Environnement et des Énergies renouvelables, «à hauteur de 50 % du coût de la station solaire, et l’utilisateur bénéficiaire de ce programme».
Elle a ajouté dans ce contexte, qu’«un appel ouvert, a été lancé pour exprimer l’intérêt à énumérer les agriculteurs et les investisseurs, intéressés par le programme, à travers le portail électronique du ministère, et ses directions de wilayas concernées, qui s’étend jusqu’au 13 juin, au cours de laquelle, ces dernières étudieront toutes les demandes et les prioriseront, avec le ministère de l’Agriculture et du Développement rural, avant de commencer la mise en œuvre».
Mme Dahleb a souligné, «l’importance de l’investissement scientifique, pour développer des solutions innovantes, afin de préserver les ressources naturelles, et les gérer dans les régions du Sud et des Hauts-plateaux», confirmant que l’organisation de cette rencontre «vise, à proposer des solutions concrètes, aux défis de l’agriculture dans ces régions».
D’autre part, la ministre a appelé, à «une coopération étroite entre les décideurs, les chercheurs, les agriculteurs, les éleveurs, les associations et les élus locaux, pour échanger des connaissances, des opinions et des consultations, afin de renforcer les capacités des écosystèmes, à travers les régions désertiques, les oasis et les Hauts-plateaux, et à lutter contre le changement climatique, afin d’améliorer les efforts et les mesures prises, par divers secteurs tels que l’agriculture, l’hydraulique, l’énergie et l’environnement, dans ce domaine».
Des changements à venir pour plusieurs wilayas, grâce à de nouveaux projets d’investissement
Omar Rekkache, directeur général de l’Agence algérienne pour la promotion de l’investissement (AAPI), a révélé la signature, jeudi dernier, de «21 décisions finales, pour bénéficier du foncier économique, destiné à la réalisation de projets d’investissement, qui verront bientôt la réalisation de projets structurés, dans plusieurs wilayas».
Rekkache a expliqué, que ces projets, qui «démarreront dans un avenir proche, changeront le visage des wilayas qui les réaliseront, à l’image d’Annaba, de Bouira, de Béjaïa et de Mostaganem», soulignant «l’importance de répartir ces projets, dans différentes régions du pays».
Après avoir passé en revue les facilités et avantages accordés par l’État aux investisseurs, le DG de l’AAPI a révélé, «l’enregistrement de 7 369 projets d’investissement, dont 179 au niveau du guichet des grands projets, et 126 projets, liés aux étrangers, depuis le début de l’activité de l’Agence, le 1er novembre 2022, jusqu’au 26 mai dernier».
Concernant la wilaya de Naâma, le directeur général a mentionné, que la wilaya abritera, «un grand projet» de fabrication de roues pour engins lourds, confirmant que le projet se trouve dans «les phases finales, de négociation».
Dans le même contexte, un contrat de concession a été remis hier, en marge de la rencontre nationale, à un investisseur privé, qui réalisera une usine de transformation du papier, sur une superficie de 30 hectares, au niveau de la zone industrielle de Harchaia, à Naâma.
À cet égard, Rekkache a souligné, que ce projet, enregistré au niveau de l’agence jeudi, a obtenu le contrat de concession, «après seulement deux heures et demie d’enregistrement, ce qui est un précédent, en termes de délai», indiquant que cela a été réalisé, grâce à «l’interaction» de la direction des biens de l’État, ainsi que de la direction générale des Impôts (DGI).
Naâma, carrefour entre le Nord et le Grand Sud, vise l’excellence agricole
Naâma, située à la croisée du Nord et du Grand Sud de l’Algérie, ambitionne de devenir, un pôle majeur, dans les filières céréalières et l’élevage ovin, notamment de la race locale, «Deghma».
Lors de la rencontre, le wali de Naâma, Louanes Bouzegza, a souligné que «les atouts de la région la prédisposaient, à devenir un leader agricole et d’élevage». Il a cité en exemple, «les 2 millions d’hectares de terres agricoles disponibles, dont seulement, 2% sont exploités».
Il a également noté, que «80 000 hectares sont dédiés aux cultures stratégiques, notamment les céréales, et au développement de l’élevage ovin». «La wilaya, bien pourvue en ressources hydriques et en énergie, avec un bon réseau routier et ferroviaire, offre aux investisseurs, quatre nouveaux périmètres agricoles, de plus de 20 000 hectares chacun», a-t-il ajouté.
En outre, «500 parcelles de terrain, et cinq zones industrielles, sont disponibles pour les porteurs de projets, notamment dans la transformation agroalimentaire». Concernant l’élevage, Bouzegza a souligné, «l’importance de réhabiliter et de réintroduire, la race ovine «Deghma», en raison de ses caractéristiques uniques».