La croissance économique de l’Algérie devrait atteindre 4,2% en 2024, grâce aux performances de plusieurs secteurs d’activité, notamment les services, l’agriculture, le BTPH et l’industrie, selon les observateurs de la scène politique nationale, qui estiment que l’année 2023 a été celle de la consolidation et de la consécration, des innombrables réalisations accomplies ces dernières années.
Aussi, la hausse des investissements, notamment dans les grands projets industriels, a stimulé l’activité économique, au premier trimestre 2023, et devrait continuer à soutenir la croissance, entre 2024 et 2025. Des efforts soutenus visant à améliorer l’environnement des affaires dans le pays et à attirer les investissements du secteur privé, seront essentiels pour maintenir cette tendance. Ainsi, donc, aussi bien pour la sécurité alimentaire, que pour le soutien aux couches vulnérables de la société, en passant par la sécurité hydrique et, surtout, la poursuite du redressement économique, seront, en 2024, des questions d’actualité.
L’année 2024 sera celle de l’automobile, en Algérie
Pour ne citer que l’industrie automobile, il est important de souligner, que l’attachement des pouvoirs publics, à lancer une véritable industrie automobile en Algérie, a fait dire à plusieurs économistes, que l’année 2024 sera l’année de l’automobile en Algérie. Contacté à ce sujet, l’expert international Abdelmalek Serraï a affiché son optimisme et sa certitude, qu’après les nombreux chantiers lancés, et dont beaucoup sont sur le point d’être réalisés, l’année 2024 sera celle du renouveau, en matière de développement.
Prenant pour exemple la sécurité alimentaire, clé de voute de toute émancipation d’une société, notre interlocuteur a indiqué, que «l’Algérie a enregistré des résultats largement positifs, en vue de garantir la sécurité alimentaire à ses citoyens et ce, dans des conditions mondiales, climatiques et sanitaires difficiles», tout en citant «le rapport de la FAO, qui a classifié l’Algérie, à la première place dans le monde arabe, et à l’échelle du Continent africain et ce, trois années durant, à savoir 2021, 2022 et 2023». «Ce rapport a fait trôner le pays sur l’Afrique, en matière d’indice de sécurité alimentaire, à côté du rapport du Forum économique mondial de Davos, paru en janvier 2023, qui a cité l’Algérie parmi les pays leaders dans le monde, en matière de sécurité alimentaire, grâce à sa production nationale», a-t-il souligné.
Pour notre interlocuteur, «malgré sa dépendance de la pluviométrie, l’agriculture algérienne a réalisé une production considérable, qui met le pays dans une situation d’aisance». Les chiffres et les appréciations, montrent, selon l’expert Abdelmalek Serraï, que «cette grande étape parcourue par l’Algérie dans le domaine de la sécurité alimentaire, place l’agriculture au rang de secteur stratégique, par excellence, et pourvoyeur de valeur ajoutée et de postes d’emploi».
La croissance économique devrait atteindre 4,2%, en 2024
En matière de croissance économique, prévue pour l’année 2024, notre interlocuteur a indiqué, qu’elle «devrait atteindre 4,2% en 2024, 3,9% en 2025 et 4,0% en 2026. Ces croissances résultent des performances, de tous les secteurs d’activité».
Concernant le secteur des hydrocarbures, l’expert a indiqué, que «sa croissance devrait évoluer de près de 2% en 2024, tirée principalement par les exportations de gaz naturel, de gaz naturel liquéfié (GNL) et de gaz de pétrole liquéfié (GPL)».
S’agissant de l’évolution des activités du commerce extérieur, Abdelmalek Serraï table sur «des recettes d’exportations de biens, de l’ordre de 49,8 milliards de dollars, en 2024, de 50,3 milliards de dollars, en 2025, et de 51,6 milliards de dollars, en 2026».
Ainsi donc, pour notre interlocuteur, «l’économie algérienne, qui a retrouvé en 2022 son niveau de pré-pandémie, a poursuivi son ascension au premier semestre 2023. La croissance de l’Algérie devrait également, reprendre en 2024, tirée notamment par les secteurs des hydrocarbures et de l’agriculture».
Interrogé sur les potentialités de l’Algérie, pour aller crescendo dans son évolution, l’expert Abdelmalek Serraï a été catégorique : «L’Algérie a le potentiel de diversifier son économie, de réduire sa dépendance à l’égard des importations, et d’augmenter ses exportations, hors hydrocarbures, tout en créant des emplois durables dans le secteur privé. Bien qu’il soit trop tôt pour l’attribuer aux récentes réformes, sa performance économique soutenue est encourageante, et les efforts pour stimuler l’investissement du secteur privé, devraient être renforcés en 2024.»
L’Algérie n’aura pas soif, en 2024
Pour ce qui est de la sécurité hydrique et la disponibilité de l’eau potable, notre expert a indiqué, que «les capacités de mobilisation des barrages du pays, seront portées à près de 9 milliards de mètres cubes d’eau en 2024, et ce, grâce à la mise en service de cinq nouveaux barrages, en plus des autres barrages du pays».
Et d’étayer son argumentaire à ce sujet, en ajoutant que «la hausse des capacités de mobilisation des barrages du pays, destinées à la couverture des besoins nationaux en eau potable et de développement économique, va se poursuivre pour atteindre 12 milliards de mètres cubes, en 2030».
Aussi, pour arriver à cette situation d’aisance hydrique, notre interlocuteur a indiqué, que «pour ce faire, les pouvoirs publics fondent beaucoup d’espoir, sur les stations de dessalement d’eau de mer, actuellement au nombre de 11 à travers le pays, dans l’attente de leur renforcement par 8 autres en 2024, en vue de la couverture de 60% des besoins de la population, en eau potable».
L’Algérie a mis en place des amortisseurs macroéconomiques
Pour ce qui est perspectives en rapport avec les investissements, notre interlocuteur a indiqué, que «les bonnes performances du secteur des hydrocarbures, et la dynamique positive des investissements, devraient se poursuivre». «L’Algérie a mis en place des amortisseurs macroéconomiques, à court terme, grâce à l’accumulation de réserves de change, et à des économies budgétaires», a-t-il souligné.
L’Algérie poursuivra son rôle de force agissante, pour la paix et la sécurité
Pour ce qui est de la position et du poids de l’Algérie, à l’échelle internationale, et du rôle qu’elle aura à jouer en 2024 pour asseoir sa diplomatie agissante, l’expert en relations internationales et en diplomatie, Farid Benyahia estime, que «l’Algérie poursuivra inéluctablement son rôle de force agissante, pour la paix et la stabilité en Afrique, en apportant son plein appui à la mise en œuvre des solutions africaines, aux problèmes du Continent».
Et de poursuivre en affirmant, que «le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, cherche à réaffirmer le rôle du pays, en tant que puissance régionale, à faire face à l’instabilité qui règne dans son voisinage, et à relancer son économie».
C’est ainsi que, pour notre interlocuteur, «la crise russo-ukrainienne, a renforcé la position de l’Algérie en tant que fournisseur d’énergie clé pour l’Europe». Concernant l’Europe, notre expert estime, que «le Vieux Continent partage les préoccupations de l’Algérie, quant à l’instabilité de la région. Les intérêts communs de l’Europe et de l’Algérie, pourraient permettre un vaste partenariat, qui irait au-delà de la coopération énergétique, et s’étendrait aux partenariats économiques et en matière de politique étrangère».
«Un tel partenariat n’aiderait pas seulement l’Europe à répondre à ses besoins énergétiques, il favoriserait également, la prospérité régionale et rendrait les deux parties plus efficaces, pour stabiliser les pays du voisinage», a-t-il souligné en guise de conclusion.