Le cancer du sein arrive en tête de liste des types de cancer prévalant en Algérie, avec plus de 15.000 nouveaux cas enregistrés chaque année, dont un taux important apparaît avant l’âge de 40 ans, contrairement aux pays occidentaux, où le cancer du sein apparaît après l’âge de 60 ans et plus, selon les données du registre national du cancer.
Selon les spécialistes en cancérologie, en particulier le cancer du sein, et conformément aux recommandations du Plan national de lutte contre le cancer, cette situation épidémiologique exige «une attention particulière et des enquêtes nationales approfondies», pour identifier les principaux facteurs d’atteinte des Algériennes de ce type de cancer à un âge précoce, par rapport aux femmes occidentales.
A cet effet, des experts en cancérologie ont souligné, ce lundi, lors d’une journée de formation organisée par les laboratoires Roche, dédiée aux professionnels de la santé, «la nécessité d’un dépistage précoce pour éviter les complications du cancer du sein, et pour fournir un traitement efficace, dès la première étape de la découverte de la maladie». Pour ces derniers, «il y a 15 000 nouveaux cas de cancer du sein, par an».
Dans son intervention à ce sujet, le Dr Oumnia Abdelouahab, spécialiste du cancer du sein, a évoqué la relation entre le cancer du sein et les gènes, en estimant «l’incidence de cette maladie par voie héréditaire, entre 5 et 10 %», non sans confirmer que «le cancer du sein n’est pas héréditaire, à un taux de 95%».
Pour sa part, le Dr Abdelouahab a souligné «la nécessité de réaliser une mammographie, pour les femmes ayant atteint l’âge de quarante ans, car c’est le seul moyen qui permet une détection précoce du cancer».
Et d’ajouter, que «les femmes de moins de quarante ans, qui n’ont pas d’antécédents familiaux de maladie, devraient procéder à un auto-examen, en passant un doigt sur le sein, et en cas de constatation d’une grosseur inhabituelle, elles doivent se faire consulter chez un médecin spécialiste».
Le médecin spécialiste a déclaré, par ailleurs, qu’«un dépistage précoce prévient les complications chez les femmes, et qu’il existe une relation entre le cancer du sein, de l’utérus et de la prostate, et que l’alcool et le tabac peuvent provoquer le cancer».
En réponse à une question sur le danger de la chirurgie plastique, pour les femmes qui ont une poitrine insuffisante et qui ont recours à des modèles en silicone, la spécialiste a expliqué, que «le danger réside dans le fait, que ces modèles cachent ce qui est présent dans le tissu mammaire, et perturbent le diagnostic de la maladie, en cas de tumeur cancéreuse».
De son côté, le Dr Feraoun, spécialiste en radiologie, a souligné «l’importance de la médecine utilisant l’intelligence artificielle dans le diagnostic du cancer du sein par mammographie, afin de réduire les coûts de traitement et les décès».
C’est pourquoi, selon lui, «l’intelligence artificielle peut détecter d’autres maladies, pas seulement le cancer du sein, mais aussi rédiger le rapport médical de la mammographie, suggérer les étapes à suivre dans le traitement, déterminer le risque de maladie et de développement d’un cancer, et ainsi économiser du temps et des coûts et assurer un bon diagnostic».
Ainsi, le Dr Feraoun estime, qu’il est «nécessaire pour le radiologue, d’inclure l’intelligence artificielle dans le système de santé et de choisir le modèle approuvé par la communauté scientifique», regrettant «la migration annuelle de nombreux médecins algériens à l’étranger».
De son coté, la présidente de l’Association des patientes atteintes du cancer du sein, a parlé de l’expérience de l’Association dans l’accompagnement des femmes du Sud, notamment à Laghouat et dans les wilayas voisines, dans le domaine du soutien et de la prise en charge psychologique, depuis vingt ans.
A cet effet, elle a déclaré, que : «L’Association a été créée pour aider les patientes vivant dans les zones d’ombre, qui ne disposent pas de Ccentres de santé pour le traitement du cancer, car elles se rendent à Alger pour se faire soigner.» «Nous voulons garantir l’égalité de traitement des femmes du Sud, par rapport à celles du Nord du pays», a-t-elle soutenu.