Yasmina Khadra, de son vrai nom Mohamed Moulessehoul, est l’un des romanciers francophones les plus lus au Maghreb et en Europe. Ses livres sont publiés et traduits dans plus de 50 langues, mais son humilité fait de lui l’écrivain le plus atypique et le plus apprécié.
Quand il évoque ses confrères romanciers, l’on écarte d’un revers de main toute forme d’animosité pour la simple raison que ses livres parlent de lui, de sa simplicité et de son ambition de continuer à écrire.
A ce propos, Yasmina Khadra a déclaré qu’un romancier à succès est celui qui «parle bien de ses confrères romanciers», soulignant que son principal capital ce sont ses lecteurs du monde entier, d’autant plus que là où il va, que ce soit en Algérie ou ailleurs, ses lecteurs l’accueillent avec le respect que l’on doit à un illustre écrivain.
Raison pour laquelle il a créé, lundi soir, l’événement à la Bibliothèque nationale d’Algérie, qui a vu un grand afflux de lecteurs admiratifs, pour une soirée littéraire organisée par les éditions «Casbah», au cours de laquelle l’écrivain a présenté son nouveau roman Les Vertueux.
L’écrivain a déclaré qu’il était revenu dans son nouveau roman, Les Vertueux, à l’ère de l’après-Seconde Guerre mondiale, comme un matériau dont il a inspiré sa créativité et les événements de son roman, car il traite de la vie des habitants du sud-ouest au cours du siècle dernier, dans la célèbre mine de charbon de la région de «Kenadsa».
L’auteur du roman Ce que le jour doit à la nuit a parlé de sa relation avec l’écriture de fiction, et a considéré que son premier amour était pour la langue arabe, puisqu’il souhaitait devenir poète dans cette langue ayant été subjugué par la poésie d’Al Mutanabbi, dont il dit : «C’est le plus grand poète connu de l’humanité.»
Le romancier s’est arrêté en répondant aux questions qu’on lui posait, alors qu’il était fier de la littérature algérienne, expliquant que le romancier à succès est celui qui «parle bien de ses confrères romanciers». Au passage, il a salué le doyen des romanciers algériens, Kaddour M’hamsadji, présent dans la salle, au motif que la vertu de reconnaître les écrivains fondateurs est un enjeu tout à fait vital pour tout écrivain qui veut construire son univers romanesque.
Face à un public nombreux, Yasmina Khadra a révélé que son principal capital c’est son lectorat du monde entier, ajoutant que les langues dans lesquelles ses romans ont été traduits aujourd’hui dépassent la cinquantaine, expliquant que sa fierté de la langue arabe demeure ancrée en lui.
Aussi, Yasmina Khadra a parlé de ses rituels d’écriture et de la valeur de la lecture qui développe ses capacités stylistiques, expliquant qu’il ne fait pas partie des romanciers «obsédés par le livre blanc» et qu’il a une «merveilleuse capacité» à écrire de la fiction.
Au passage, il a révélé que les lecteurs qui avaient lu son célèbre roman Les Hirondelles de Kaboul, qui traitait de la «crise afghane», le préféraient bien plus que le roman de l’Afghan Khaled Hosseini, qui traitait du même sujet. Yasmina Khadra a déclaré que le roman Les Vertueux est considéré comme son meilleur roman et a déclaré: «J’ai vécu ce que j’avais à vivre et je l’ai aimé du mieux que j’ai pu, si j’avais de la chance ou si je me suis trompé quelque part par inadvertance, si j’ai perdu toutes mes batailles, mes défaites, ça a des avantages, c’est la preuve que j’ai lutté.
Et de poursuivre : «Yassine Charaka (le protagoniste) n’avait pas quitté sa maison lorsqu’il fut envoyé en France pour participer à la guerre, et après son retour chez lui après la guerre, d’autres aventures étonnantes l’attendaient.
Yasmina Khadra est né en 1955 dans le sud algérien, précisément à Béchar. Il est notamment l’auteur d’une trilogie saluée dans le monde entier, Les Hirondelles de Kaboul, L’Attentat et Les Sirènes de Baghdad, consacrée au dialogue de sourds entre l’Orient et l’Occident. L’Attentat a reçu, entre autres, le prix des Libraires. Ce que le jour doit à la nuit a été élu meilleur livre de l’année 2008 par le magazine Lire et a reçu le prix France Télévisions.
Adaptés au cinéma, au théâtre (en Amérique latine, en Afrique et en Europe) et en bande dessinée, les ouvrages de Yasmina Khadra sont traduits en une cinquantaine de langues.