L’homme de théâtre et réalisateur Bachir Boudheb est décédé vendredi, à l’âge de 84 ans, après une longue carrière vouée au 4e art et à la réalisation, a indiqué sur sa page Facebook le Théâtre régional d’Oran.
Selon la même source, feu Bachir Boudheb est né le 6 janvier 1938 à Oran, et s’est adonné pleinement aux activités de la scène depuis son enfance.
Son attrait pour le monde du spectacle l’a poussé à improviser des spectacles humoristiques lors des fêtes de mariage dès l’âge de 14 ans. Une fois adulte, il a étudié la pédagogie à Paris avant de revenir en Algérie où il mit sur pied une troupe dans la ville de Tiaret alors qu’il n’avait pas plus de 20 ans.
Un an plus tard, il revient à Oran et participe à des œuvres théâtrales avec son frère et son cousin. En 1964, il devient artiste de théâtre professionnel.
Son parcours artistique fut si dense qu’il rejoint l’Institut du théâtre dramatique, créé par Kateb Yacine dans la capitale en février 1966, où il apprit les techniques du jeu de scène auprès de maîtres du théâtre de l’époque pendant 4 ans avant d’obtenir son diplôme.
En 1971, il revient à l’institut en tant que professeur, tout en rejoignant le Théâtre national en tant qu’acteur jusqu’en 1974. Il faut savoir que le défunt a côtoyé de grands artistes algériens, tels Larbi Zekkal et Ahmed Agoumi et en 1973, il participa à un travail de mise en scène au théâtre Abdelkader Alloula d’Oran. Il a mis en scène et écrit en 1989 le scénario d’un monologue et en 1989, il a mis en scène la pièce M. Pontola et son serviteur Matty, du dramaturge allemand Bertolt Brecht.
Entre 1995 et 1997, il a travaillé avec le département d’art dramatique de l’Université d’Oran en supervisant la graduation des étudiants de l’Institut.
Le regretté a participé à de nombreux forums nationaux, dont les plus importants sont le Forum du théâtre algérien en 1977, le Forum du théâtre et de son public en 1987, le Forum de la critique d’art en 2006, et bien d’autres encore. Parmi les apparitions télévisuelles et cinématographiques de Bachir Boudheb, on peut citer son rôle dans le film Al Waqqa réalisé par Mohamed Bensalah.
Enfin, son dernier film était La Case d’Honneur en décembre 2014. Après une carrière consacrée au théâtre et au cinéma, Bachir Boudheb rejoint l’Eternel en laissant derrière lui la scène théâtrale algérienne orpheline, mais ses anciens élèves qui avaient beaucoup appris à ses côtés sauront assurer la relève.